TRIBUNE

Ebooks pour les étudiants : éditeurs et bibliothécaires, même combat !

Ebooks pour les étudiants : éditeurs et bibliothécaires, même combat !

François Gèze, P-DG de la Découverte et président du groupe des éditeurs universitaires du SNE, répond à la tribune de Grégory Colcanap, du consortium Couperin, intitulée "A quand les ebooks en bibliothèques universitaires ?" (LH 913, du 8.6.2012). Il propose qu'éditeurs et bibliothécaires, plutôt que de s'affronter, conjuguent leurs efforts.

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avec Créé le 16.10.2014 à 13h06

" Grégory Colcanap déplore que les "grands éditeurs [...] refusent de construire une offre commerciale [d'ebooks] à destination des bibliothèques" universitaires et des étudiants. Et il invite les pouvoirs publics à "instaurer des mesures incitatives pour faire émerger une offre à destination des bibliothèques". Parmi les éditeurs concernés (grands et petits), plus d'un a sursauté à cette lecture. Car la plupart sont résolument engagés dans l'offre de livres universitaires numériques aux BU. C'est notamment le cas de ceux réunis dans Cairn.info, spécialisé dans les SHS. Après avoir déployé depuis 2005 une offre conséquente de revues numérisées (320 à ce jour), ce site étoffe depuis 2010 celle de livres numériques : plus de 3 000 titres en 2012, dont ceux des collections "Que sais-je ?" des Puf (800) et "Repères" de La Découverte (400). En outre, plusieurs éditeurs se sont associés, dans le cadre du projet Ayushi, à trois IEP et à l'université de Lyon-2 pour tester ce que M. Colcanap appelle précisément de ses voeux : une offre numérique de manuels à destination des étudiants de niveau L.

Mais ce qui nous a le plus surpris, c'est que, au moment même de la publication de cette tribune, Couperin diffusait à ses adhérents sa "lettre de cadrage" des "négociations 2013" avec les éditeurs, affirmant que les ressources documentaires non acquises jusqu'ici "sont soit nouvelles, soit ne répondent pas à une demande forte de la part des usagers, soit ne sont pas financièrement accessibles". Et donc, pour ces produits, «nous demandons aux fournisseurs de proposer un test payant d'une durée d'un an, dont le tarif ne pourra être supérieur à 25 % du prix public académique (soit 75 % de remise)". En bref, Couperin retoque d'emblée nos nouvelles offres d'ebooks pour les étudiants, pourtant très "accessibles". Car proposer de les acquérir avec une remise de 75 % est le meilleur moyen de nous dissuader de continuer à investir, ce qui est parfaitement contradictoire avec l'appel de M. Colcanap. Couperin motive sa recommandation par la diminution des budgets d'acquisition des BU, dont nous dénonçons de longue date le niveau scandaleusement insuffisant. Plutôt que de pointer une prétendue frilosité des éditeurs français, ne serait-il pas plus avisé que, avec les bibliothécaires, nous unissions nos efforts pour que le livre, imprimé comme numérique, redevienne enfin une priorité pour le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, notamment par l'augmentation des moyens des BU ?"

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