Ecrire ou mourir se composait d'épreuves effrayantes, à mi-chemin entre Koh-Lanta et Fear Factor : "Tous les matins, dans un délai de 3 heures, de 6h à 9h, les participants devront écrire une nouvelle de 2 pages A4 sur un thème voté par les internautes. Puis, de 14h à 20h, les auteurs se liront entre eux afin de se juger en attribuant une note sur 20. En cas de mauvais résultats, les sanctions seront particulièrement pénalisantes. Chaque jour, le dernier du classement quittera la maison, l’avant dernier n’aura pas le droit de dormir de la nuit sous peine d’élimination directe et celui qui le précède devra jeûner pendant 24 heures, sans boire ni manger, sous peine d’élimination directe également."
Le calvaire ne s'arrêtait pas là, puisque la pression augmentait d'un cran pour les finalistes, électrocutés par leurs concurrents, ébouillantés dans des saunas... "D'autres contraintes seront également de la partie : serpents, araignées, rats...". L'émission était annoncée pour le 2 juin sur la chaîne YouTube de la maison d'édition.
"NRJ 12 était totalement à fond"
Quelques heures plus tard, David Stut, directeur général d'Edilivre, ajoutait un paragraphe au bas de l'annonce, indiquant : "Les esprits les plus fins d’entre vous auront certainement compris qu’il s’agit là d’un canular qui a plus pour objectif de vous faire sourire et de se moquer des programmes de téléréalités existants, notamment ceux qui osent mettre en scène des auteurs".
Contacté par Livres Hebdo, Félix Bassous, directeur marketing d'Edilivre, explique la démarche derrière le coup de pub : "On voulait réagir à l'émergence des télé-réalité dans le milieu culturel, comme cela s'est fait en Italie par exemple, ou en France avec les éditions du Net et leur Académie Balzac. L'idée dès le départ était de surenchérir puis révéler que c'était un fake." L'objectif, ajoute Félix Bassous, était de "faire rire tout en mettant en boîte les éditions du Net".
Les réactions, explique le directeur marketing, ont été partagées, entre des journalistes "choqués" de la fausse initiative, d'autres dubitatifs, et d'autres encore, très intéressés par le concept : "Les gens de NRJ 12 nous ont appelés, ils étaient totalement à fond dans le projet, ils voulaient faire quelque chose autour de ça." Ils auront bien été les seuls déçus d'apprendre qu'il s'agissait là d'une blague. Mais dans un contexte économique difficile pour le secteur du livre, un peu d'humour est toujours bienvenu.