Olivier Salaün, à la tête des éditions Antidata - Photo DR
Editions Antidata : remettre la nouvelle au goût du jour (1/5)
Trophée de la Petite maison d'édition 2024 (1/5). Cette semaine, Livres Hebdo présente chaque jour, en texte et en vidéo, un des nommés de ses Trophées de l’édition 2024 dans la catégorie de la petite maison d’édition de l’année. Aujourd'hui, les éditions Antidata. Spécialisée dans la publication de nouvelles, genre réputé difficilement commercialisable, la maison a fait de son positionnement en marge du marché sa singularité.
Par
Antoine Masset Créé le
17.12.2023
à 21h00, Mis à jour le 19.12.2023 à 09h27
Créée en 2004 pour offrir une place éditoriale à la nouvelle, Antidata a atteint son rythme de croisière en proposant 2 à 3 recueils par an depuis bientôt 20 ans. Le catalogue de la maison d'édition s’élève aujourd’hui à 45 œuvres littéraires honorant toujours le format court.
Un genre réputé invendable
« Notre but est de donner de la visibilité à la nouvelle et permettre à leurs auteurs d’être publiés, ce n’est pas toujours évident pour eux, expose Olivier Salaün, l’un des créateurs d’Antidata, On fait œuvre utile car la nouvelle en France est réputée invendable ».
Même s’il ressort une diminution des ventes depuis la fin des années 2010 l’entrainant à revoir à la baisse d’un tiers ses premiers tirages, Olivier reste optimiste : « Cette année, on était en surchauffe ». L'ambition de sa petite maison d'édition : devenir une référence dans la nouvelle pour les passionnés de ce style d’œuvres littéraires moins connues et moins publiées.
Un début en ligne
L’origine d’Antidata commence en réalité avant 2004, Olivier Salaün travaille à l’époque à Paris pour la Bibliothèque nationale de France (BNF) et décide de lancer avec des amis une revue en ligne, dans les années 90, aux débuts d’internet.
Une lecture sur écran préférable si elle s’écourte : une ligne éditoriale toute tracée pour les 20 prochaines années. Effectivement, cette revue entre amis passe du web au papier en 2004, la maison d’édition Antidata voit le jour avec cette appétence pour le format court et la nouvelle. Parmi ses premiers succès, on retrouve Il y a un trou dans votre CV, écrit par Olivier Salaün lui-même.
En marge du marché
Deux décennies plus tard, peu de choses ont bougé, Olivier continue de lire des nouvelles et de travailler pour la BNF. Antidata n’a pas changé de dimension, aujourd’hui, elle vit en marge du marché et jouit d’une grande indépendance. « En tant que toute petite économie, on n’a pas d’objectifs commerciaux, pas les mêmes contraintes, pas les mêmes luttes et on existe sans subventions », présente avec fierté l’éditeur. Sa passion pour la littérature est très exigeante au quotidien. « On reçoit 5 à 6 manuscrits par jour. Pour les recueils collectifs, les appels à textes rassemblent environ 150 nouvelles pour n’en garder que 15 à la fin ».
Pour Antidata, la réussite se symbolise aussi par la signature d'auteurs maison chez un plus grand éditeur. Ce fut le cas de Gilles Marchand qui a connu le succès aux Forges de Vulcain avec Le soldat désaccordé, ou de Benjamin Planchon, aujourd'hui publié par les éditions Mialet-Barrault. Les deux auteurs sont aussi présents dans des recueils collectifs, récurrents au sein du catalogue d’Antidata, comme Stand-by, sorti le 27 août 2023.
On peut retrouver les titres d’Antidata en salon, en commande et en librairie comme chez Charybde, à Ground Control dans le 12e arrondissement de Paris. Le prochain titre d’Antidata en 2024 sera La musique a gâché ma vie, un recueil de souvenirs sur la vie d’un musicien.
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Par
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