Médecin formé à Cambridge, professeur émérite et spécialiste de la nutrition vivant et exerçant aux Etats-Unis, James A. Levine est l’auteur du Cahier bleu (Buchet-Chastel, 2010). Chargé par les Nations unies de rédiger un rapport sur les conditions de travail des enfants, en particulier dans les pays émergents, il a sillonné la planète et décidé, afin de témoigner de leurs conditions de vie, de recourir à la fiction. Il raconte aujourd’hui l’histoire de Bingo Mwolo, un jeune coureur à pied de Nairobi, qui finira par trouver la sécurité et le bonheur.
Bingo a 15 ans, il en paraît dix. Il mesure 1,20 m, on l’appelle Nabot. Il est orphelin, sa famille massacrée par des bandits. Pour survivre dans la jungle urbaine de Nairobi et le bidonville de Kibura, où il habite, il est devenu coursier au service de Wolf, un petit caïd du trafic de drogue, subordonné de Boss Joni, lequel dépend lui-même d’un parrain : le père Matthew, camé pratiquant, directeur de l’orphelinat Saint-Michel, la plaque tournante de tous les trafics, sous les yeux bienveillants du redoutable Gihilihili, chef de la police, unijambiste, sadique, corrompu et fanatique.
Le bon père n’hésitera pas à vendre Bingo, placé chez lui pour sa sécurité parce qu’il a été témoin du meurtre de Boss Joni par Wolf, attribué faussement à des sicaires, à Mrs Steele, une richissime Américaine galeriste à New York. Elle est venue pour adopter un enfant, mais cela ne l’empêche pas de faire du business. Ainsi, elle s’intéresse à Thomas Hunsa, dit "l’Artisse" ou "le Maît’", un peintre à l’inspiration tropicale et sexuelle dont les toiles pourraient se vendre des millions aux Etats-Unis. Hunsa, une vraie épave, est un ami de Bingo, son livreur de dope, lequel va s’instituer son agent, par contrat. Qui, de la puissante Mrs Steele ou du jeune Bingo, va l’emporter ? Et quels liens se créeront entre eux ?
Le lecteur le découvrira à la fin de ce roman épatant, enchanté de s’être laissé emporter par un tourbillon d’aventures et de personnages dont l’un, Bingo, inoubliable. J.-C. P.
