"Vous accueillez aujourd'hui la France, et, avec elle, la francophonie" a-t-il lancé à un auditoire qui l'a souvent applaudi. "La langue française n'appartient pas à ceux qui sont nés en France" mais à "ceux qui ont fait ce choix" de transmettre en utilisant le français.
Rappelant que le lien entre les deux pays s'est construit à travers les livres et les idées, le président a cherché à séduire la puissance invitante en expliquant que Goethe avait retrouvé le plaisir de clamer son Faust le jour où il avait pu lire la traduction française du jeune Gérard de Nerval. "Depuis des siècles, nous ne cessons de nous lire, nous traduire et nous interpréter."
Plaidoyer pour la traduction
La traduction a été la vedette de cette fin de journée. Emmanuel Macron a affirmé que "l'apprentissage de nos langues respectives est une priorité absolue pour que perdure le dialogue", précisant aussi que "l'identité française, la langue française ne se renforcent que dès qu'elles se frottent aux autres langues."
"Sans traducteur, le multilinguisme n'existe pas. Jamais le moindre logiciel ne rivalisera avec la traduction de l'œuvre de René Char par Peter Handke" poursuit-il, annonçant au passage la création d'un vrai Prix de la traduction "pour mettre votre travail, vos auteurs, éditeurs et traducteurs, encore plus en valeur."
L'autre grand axe de son discours était orienté sur l'Europe, avec la volonté d'harmoniser le parcours éducatif entre les pays du Collège à l'Université, tout en ouvrant Erasmus aux adolescents. "Je voudrais que l'on soit les enfants de Goether et de Nerval" résume-t-il.
Voyant le livre comme un instrument d'émancipation ("Le livre est une lanterne"), même s'il a conscience qu'il s'agit aussi d'un outil de propagande, il demande aux éditeurs de prendre part à ce "projet politique". "Il n'y a pas d'Europe sans culture." Emmanuel Macron paraphrase même Gustave Flaubert en définissant le livre comme ce qu'il y a de meilleur en nous, "de plus précieux dans le monde tel qu'il va."
Appel aux professionnels pour se battre
Elle a aussi salué "l'immense tâche des traducteurs" tout en soulignant l'importance du prix Franz Hessel, qui devait être décerné mercredi à la Foire.
On reste surpris qu'Emmanuel Macron n'ait pas adressé un mot en allemand, tout comme Angela Merkel n'a pas essayé de placer un mot en français. La chancelière a avoué qu'elle ne le parlait pas mais "rien que l'élégance et la mélodie de la langue française me va droit au cœur."
Si l'Europe culturelle semble encore loin, le Pavillon a permis de rapprocher les centaines de professionnels invités.