Après les calculs pour cerner son marché... les calculs pour définir son assortiment ! C'est Caroline Meneghetti, ex-responsable de secteur à la Fnac et, depuis septembre 2011, à la tête de sa propre librairie L'ouvre boîte à Paris dans le 10e arrondissement, qui assure ce cours sur une journée et demie.
Lors du nouveau tour de table pour se présenter, on apprend que Christine, désireuse elle aussi d'ouvrir une librairie dans le 10e, dans le même quartier que Caroline, a très mal vécu le fait de s'être faite doubler. C'est cet événement, qu'elle a vécu comme « une catastrophe », qui lui a révélé l'importance qu'elle accordait à son projet de création et l'a amenée à être parmi nous aujourd'hui.
Par ailleurs, la Caroline de notre stage, qui projette de reprendre une librairie en Haute-Savoie et profite de ses 15 jours à Paris pour rencontrer les instances interprofessionnelles susceptibles de l'aider, nous raconte sa rencontre, la veille, avec Didier Grevel de l'Adelc... mais elle craque avant d'avoir fini son récit. Son entretien s'est mal passé. ça me rappelle que certains libraires m'en ont parfois parlé comme d'une épreuve... Reste que, pour ceux qui se sont accrochés, le jeu en valait la chandelle. « Vous verrez le rôle de l'Adelc plus tard », annonce notre formatrice.
En attendant place à l'assortiment
Quels livres acheter ? Où les placer dans la librairie ? Jusqu'à quand les garder ? Aussitôt, on attaque un exercice sur un cas concret. Etant donné un environnement (démographique, sociologique, concurrentiel...), quels rayons faut-il développer ? Quel poids attribuer à chacun, puis, en fonction du nombre de m2 disponibles, combien de livres commander ? Quel sera alors le budget à prévoir ? Comment gérer l'évolution de ces rayons en fonction de leurs taux de rotation et des remises accordées par les fournisseurs ? De temps à autre, Thomas nous fait part de son expérience de libraire et nous donne certaines astuces. « Affinez au maximum vos besoins avant votre rencontre avec le représentant » conseille notre formatrice qui nous invite ensuite, par petits groupes de travail, à constituer un assortiment de 20 titres dans un rayon précis. Chacun fait appel à ses connaissances mais aussi, conformément à ce que l'on vient de nous expliquer, aux bases bibliographiques, à commencer par Electre, et aux listes de meilleurs ventes, dont celles de Livres Hebdo. Cela fait plaisir !
L'exercice passionne. Mais notre prof Caroline nous rappelle une règle de base : « Quand un livre entre, un autre sort ». D'où un nouvel exercice, sur les retours cette fois.
C'est sur cette étape indispensable à toute bonne gestion que nous quittons notre formatrice vendredi midi... avec un petit verre de champagne que nous a apporté notre consoeur stagiaire, Caroline, qui fête ses 50 ans. A cette occasion, Claude Naves vient nous annoncer qu'il est papa depuis la veille d'un petit Thomas. Peut-être un futur libraire ?
Après-midi, changement d'horizon avec David Alliot
Ex-libraire, aujourd'hui formateur, auteur et « apporteur de projet ». Il nous présente le paysage actuel de l'édition en s'appuyant sur le planisphère de... Livres Hebdo bien sûr. Une piqûre de rappel ne peut pas me faire de mal, d'autant que David fait une présentation assez savoureuse du secteur. Ce n'est pas un hasard s'il est l'auteur des Perles en librairie publiées chez Horay.
Voilà, la première semaine de formation est finie. Dense en informations, avec des modules très complémentaires, elle permet à chacun d'avoir les premières clés du métier. Parmi les candidats effectifs, seule France, venue de l'ile de la Réunion, sait déjà que la librairie n'est pas une profession pour elle. A priori, le programme de la 2e semaine, en grande partie dédié à la gestion des stocks, ne la fera pas changer d'avis. Mais qui sait...