La plainte déposée par des avocats islamistes contre la publication, par un organisme gouvernemental, d'une nouvelle édition des Mille et une nuits, a été classée sans suite par le procureur général Abdel-Méguid Mahmoud. Ce dernier, rappelant la place qu'occupentl les Mille et une nuits dans la littérature universelle, a souligné que les plaignants n'apportaient aucun argument nouveau par rapport à un jugement de 1985, qui avait déjà autorisé la publication du texte.


Jugeant immorales les références à la sexualité contenues dans l'ouvrage, les plaignants exigeaient son interdiction ainsi que l'emprisonnement de ses éditeurs. En mai, le chef du syndicat des écrivains égyptiens, Mohammed Salmawy, s'était élevé contre cette action en justice. "Ceux qui veulent détruire notre patrimoine ont emprunté la même voie que les talibans quand ces derniers ont détruit les statues de Bouddha", avait-il affirmé.


L'organisme gouvernemental qui a pris en charge cette nouvelle édition des Mille et une nuits s'était déjà heurté par le passé à de semblables velléités de censure. Ainsi, en 2003, son chef avait été limogé par le ministre de la Culture Farouk Hosni, après la publication de trois romans jugés obscènes par les islamistes.