Phénomène

<P>En marchant, en écrivant</P>

<P>En marchant, en écrivant</P>

Du 22 au 28 avril 2013. Eric Orsenna (14e) et John Irving (16e) font leur entrée dans un Top 20 dominé par Boris Vian, adapté au cinéma par Michel Gondry. On retrouve aussi Barbara Constantine (18e) en poche.

Immortelle randonnée de Jean-Christophe Rufin est le succès surprise de la maison Guérin, spécialisée dans les livres de montagne.

J’achète l’article 1.5 €

Par Claude Combet
avec Créé le 11.10.2013 à 19h29 ,
Mis à jour le 11.10.2013 à 23h52

Immortelle randonnée : Compostelle malgré moi de Jean-Christophe Rufin, présent dans nos meilleures ventes depuis quatre semaines, figure en tête des essais et en 7e position du Top 20. Ce récit n’a pas été publié chez son éditeur habituel, Gallimard, mais par une petite maison de Chamonix, Guérin, spécialisée dans les livres de montagne. Lancé le 5 avril avec un premier tirage de 40 000 exemplaires, il est sans cesse réimprimé et atteint aujourd’hui un tirage total de 130 000, dont 80 000 vendus selon l’éditeur. Il a aussi reçu le prix Nomad’s 2013 à l’unanimité dès le premier tour.

Alpiniste, Jean-Christophe Rufin habite Saint-Nicolas-de-Véroce, au-dessus de Saint-Gervais, et connaît bien la maison d’édition. C’est Marie-Christine Guérin, qu’il rencontrait pour la première fois, qui a eu l’idée du livre quand il lui a dit qu’il rentrait de Compostelle. Du coup, Immortelle randonnée a inauguré la collection « Démarches » que l’éditrice compte ouvrir à d’autres écrivains marcheurs.

Immortelle randonnée est le récit du parcours de Jean-Christophe Rufin, long de 800 kilomètres, sur le « Chemin du Nord », qui longe les Côtes basque et cantabrique, puis traverse les montagnes des Asturies et de Galice, jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle où, en bon « Jacquet », il a reçu « la compostela ». L’académicien et diplomate, qui voulait se vider des « oripeaux de la gloire », n’a pas rempli de carnet de voyage jour après jour. Il livre juste les souvenirs qu’il en a conservés, raconte ses rencontres, les autres « pèlerins », décrit paysages et impressions. « Le Chemin est une alchimie du temps sur l’âme », écrit-il. Avec humour, dans un style élégant qui épouse le rythme de la marche, l’auteur de Rouge Brésil (Goncourt 2001) ne cache rien des difficultés de l’exercice et dévoile franchement ses faiblesses : un bus pris à Bilbao, une scène de ménage avec sa femme (qui l’a rejoint à Lugo), et la crasse qui envahit le « clochard céleste » qu’il est devenu au gré des kilomètres. Prenant par là même une certaine distance avec toute tentation mystique. <

Les dernières
actualités