Amazon.com Inc., le plus grand distributeur de livres au monde, prévoit de fermer son centre de distribution texan le 12 avril, en raison du litige qui l'oppose à cet Etat, annonce l'agence Bloomberg.
“En dépit d'un travail acharné et malgré le soutien de quelques personnalités politiques, nous n'avons pu parvenir à un accord avec le bureau du contrôleur de l'Etat du Texas”, a fait savoir le groupe.
L'annonce du cybermarchand durcit le bras de fer engagé depuis que le Texas a commencé à lui réclamer la somme de 269 millions de dollars (194 millions d'euros) d'impôts non payés sur la période courant de décembre 2005 à décembre 2009 (
voir notre actualité du 26 octobre 2010).
Adressée à Amazon en octobre dernier, la facture n'a toujours pas été réglée. Le groupe estime qu'il n'a pas à payer de taxes dans les Etats où il n'est pas implanté physiquement. Même si son réseau au Texas est immense et qu'il possède notamment le centre de distribution d'Irving, le groupe argue du fait qu'il ne s'agit “que” de filiales destinées à la distribution par courrier et non à la revente en magasin.
Un argumentaire réfuté par le bureau du contrôleur pour qui Amazon doit payer ses taxes puisqu'il a des activités commerciales au Texas et un réseau physiquement présent dans l'Etat. Selon lui, le manque à gagner annuel est de 600 millions de dollars.
Devant la menace de redressement, Amazon a gelé son projet de création de 1000 emplois sur le réseau texan. La menace dérange la classe politique :
“Le départ d'un gros employeur est généralement une très mauvaise chose pour les politiques. Il a fallu une journée au gouverneur Rick Perry pour en prendre conscience, le temps de jeter le bureau du contrôleur aux orties et de déclarer que tout n'était qu'un malentendu né d'une erreur du contrôleur”, analyse Mike Masnick, contributeur à la revue
BusinessWeek.
En effet, le gouverneur Rick Perry défend le groupe :
“On ne peut entrer et sortir de cette boutique [d'Irving, NDLR]
pour y acheter des livres. Or, d'un point de vue historique, c'est la manière dont nous avons défini s'il y avait ou non taxation - le fait d'avoir pignon sur rue. De toute évidence, ce n'est pas le cas dans cette affaire. La filiale se contente de gérer les produits à l'expédition.”Le groupe avait déjà porté plainte contre l'Etat de New York pour prélèvement de taxes sur les ventes en ligne, il y a deux ans. La plainte vient d'être rejetée.