"Les éditeurs exposants, qui ont proposé de nombreuses animations exclusives, bénéficient de cet engouement, avec une présence accrue des visiteurs sur leurs espaces", souligne le communiqué. Un sentiment globalement partagé par plusieurs éditeurs interrogés par Livres Hebdo.
"Grand cru"
Le bilan est "extrêmement positif" pour Frédéric Schwamberger, directeur de Futuropolis, qui vante même le "grand cru" de cette 45e édition du FIBD. La maison, qui a notamment bénéficié de la visibilité générée par la présidence de Cosey et de la remise du prix de la critique ACBD à Gipi pour La terre des fils, enregistre un chiffre d'affaires en hausse de 23%. Si Calypso de Cosey et La terre des fils de Gipi figurent naturellement dans le top des ventes sur le stand de Futuropolis, les "nouveautés de début d'année, dont les auteurs étaient présents, tiennent également le haut du pavé", à commencer par Essence de Fred Bernard et Benjamin Flao et le premier tome du Suaire de Gérard Mordillat, Jérôme Prieur et Eric Liberge.
Avec 12000 albums vendus, Delcourt, qui a remporté deux prix Fauve dont celui du meilleur album pour La saga de Grimr de Jérémie Moreau, annonce également une hausse de son chiffre d'affaires, de l'ordre de 7,5%.
Du côté de Dupuis, cette 45e édition se termine également avec de très bons résultats. De la "bulle des Frères Lumières" – qui accueillait le pavillon manga – l'année dernière, la maison a migré dans "le monde des bulles". Ce déménagement a entraîné une hausse de la fréquentation qui se reflète sur le chiffre d'affaires de la maison : +39 % par rapport à 2017.
Porté par Dans la combi de Thomas Pesquet de Marion Montaigne, Prix Cultura du public et best-seller depuis décembre, Les vieux fourneaux, vol. 4 de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet, présent dans le Top 50 des meilleures ventes 2017, et par Opération Copperhead de Jean Harambat, lauréat du prix René Goscinny 2018, Dargaud reste sur des "performances égales" par rapport à l'année précédente, selon Marie Parisot, directrice marketing de la maison.
Panier moyen de 20-25 euros
Sur le stand du Lombard, Diane Rayer, du service presse de la maison, note une "hausse de la fréquentation mais une légère baisse du panier moyen" – qui tourne, pour la plupart des maisons, autour de la fourchette 20-25 €. Ce constat n'empêche pas la maison d'enregistrer une augmentation de 9% de son chiffre d'affaires, notamment porté par les ventes du premier tome de Lunesome d'Yves Swolfs et de Duke, vol. 2 d'Yves H. et Hermann.
Avec un panier moyen plus élevé que la moyenne (35 euros), Urban Comics réalise également une progression de 25% de ses ventes grâce au succès de titres comme Charlie Chan Hock Chye de Sonny Liew, Justice League vs. Suicide Squad de Josh Williamson et collectif, Jay Fabok et Tony Daniel ou encore Batman Rebirth, vol. 1 de Tom King, Mikel Janin et Mitch Gerads.
Même tonalité chez Casterman où la "tendance est à la hausse" avec une progression de 10% des ventes, rapporte l'attachée de presse Kathy Degreef. Sur le stand de la maison, le huitième tome de Kaamelott, l'antre du basilic d'Alexandre Astier et Steven Dupré, le volume 2 de Jonas Fink de l'italien Vittorio Giardino, Une sœur de Bastien Vivès et Bâtard de Max de Radiguès, récompensé par le Prix Découverte des lycéens, ont particulièrement remporté les faveurs du public.
Après la polémique de 2016 sur l'absence de femmes dans la sélection du Grand Prix, les organisateurs du FIBD soulignent un palmarès qui comporte une "présence significative d'autrices". Cette 45e édition a toutefois été marquée par un rassemblement d'auteurs venus dénoncer la "précarisation" de leur profession et réclamer "10% de droits d'auteurs minimum et pour tous".