Les amateurs de western vouent un culte particulier à Glendon Swarthout (1918-19 92). Un écrivain américain considéré aux Etats-Unis comme l'un des meilleurs historiens et romanciers du Far West. Professeur d'anglais à l'université, celui-ci a publié son premier roman, Willow run, en 1943. En France, il a fait son apparition dans les années 1950, lorsque Gallimard inscrit son nom à son catalogue, dans la collection "Du monde entier", avec la traduction de They came to Cordura, adapté au cinéma avec Gary Cooper et Rita Hayworth.
Plus tard, deux autres de ses romans furent édités sous la couverture noire et jaune de la "Série noire". Dont le crépusculaire et magnifique The shootist (1975), intitulé alors Une gâchette, qui donna lieu à un film célèbre de Don Siegel, Le dernier des géants, avec la dernière apparition à l'écran d'un John Wayne déjà très malade. Indisponible depuis trop longtemps, le revoici, dans une nouvelle traduction et sous un nouveau titre, dans la collection "Totem" des éditions Gallmeister.
Un homme de 51 ans, habillé de gris et de noir, a voyagé à dos de cheval pendant neuf jours depuis le Colorado. Il revient à El Paso, où il n'a pas mis les pieds depuis des années, alors que les journaux annoncent la mort de la reine Victoria. Ce monsieur, habitué à n'en faire qu'à sa tête, prend une chambre dans une pension et cherche à contacter le docteur Hostetler qui, un jour, lui a retiré une balle. A sa logeuse, Mme Rogers, il prétend s'appeler William Hickok et venir d'Abilene, dans le Kansas, dont il était le shérif.
Le héros de Swarthout porte une "paire de Remington nickelés de calibre 44 à canon court et à action double, sans viseur, sans doute fabriqués sur mesure". Une arme qui permet vite de révéler sa véritable identité. Gillom Rogers, 17 ans, a immédiatement reconnu en lui "le tireur le plus célèbre au monde", John Bernard Books. Sans savoir que celui-ci souffre d'un cancer de la prostate déjà très avancé et qu'il lui reste entre six semaines et trois mois à vivre. En ville, la présence de Books se fait vite savoir. Bientôt, un reporter du Daily Herald se présente même pour interviewer la célébrité...
Vrai chef-d'oeuvre du genre, Le tireur est à redécouvrir séance tenante. Ce qui va permettre de patienter jusqu'en 2013 où l'éditeur annonce également la ressortie de l'autre sommet de l'oeuvre de Glendon Swarthout, Le chariot des damnées (Presses de la Cité, 1992). Une incroyable épopée à travers l'Ouest américain, que Tommy Lee Jones projette de porter à l'écran.
