Alors que la vente des services de presse fait régulièrement l'objet de vives critiques de la part des éditeurs français, cette pratique - appelée « risque partagé » - est courante, et légale, en Finlande depuis 1859. Chaque année, les libraires peuvent -demander aux éditeurs de littérature générale entre 1 000 à 2 000 exemplaires en service de presse afin de les vendre. Au tout début, ces ouvrages étaient envoyés gratuitement. Les libraires s'engageaient alors à les mettre en avant -pendant un an. Une fois l'exemplaire vendu, ils devaient en comman-der un autre au tarif en vigueur. En revanche, si le titre restait invendu passé ce délai d'un an, le libraire avait l'obligation de le retourner à l'éditeur ou de rembourser l'ouvrage.

Ce système présentait un double avantage : les libraires pouvaient proposer une plus large gamme de livres et les éditeurs pouvaient plus facilement placer leurs titres, y compris ceux dont le succès était incertain. Toutefois, sa logistique était « lourde et onéreuse », selon l'étude « Regards sur l'édition de livres pratiques en Finlande » publiée par le Bureau international de l'édition française (Bief) en 2014.

Depuis juillet 2014, ces « livres échantillons » ne sont plus envoyés gratuitement par les éditeurs mais proposés à un bas prix fixe. De fait, ces ouvrages ne sont plus la propriété de l'éditeur mais celle du libraire. Ces derniers n'ont donc plus l'obligation ni de commander un second ouvrage au prix en vigueur, ni de retourner les invendus aux éditeurs. Ces nouvelles dispositions permettent de réduire à la fois les coûts d'envoi et le risque d'abîmer les livres. Ce nouveau système présente aussi d'autres avantages : « puisque les libraires n'ont plus la possibilité de rendre leurs échantillons invendus, la volonté de vendre est plus grande. De plus, les bénéfices sont plus importants sur la vente d'un livre-échantillon », conclut l'étude du Bief. W

08.03 2019

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