Fitzcarraldo, c'est le film de Werner Herzog sur un homme qui bâtit un opéra dans la jungle. " Une métaphore pas très subtile de mon projet éditorial ", explique Jacques Testard, qui a créé Fitzcarraldo Editions en 2014, avec certes un business plan mais le projet fou de débuter avec Zone de Mathias Enard, près de 600 pages et une seule phrase, refusé par tous les éditeurs de Londres. Ce roman symbolise sa politique éditoriale avec une douzaine de titres par an, des " livres ambitieux qui prennent des risques sur la forme ". Le coup de chance viendra avec l'achat d'un livre de Svetlana Alexievitch, avant son Nobel, qui va permettre à la maison d'avoir les coudées franches.

S'il est né à Paris, ses parents déménagent en Grande-Bretagne quand il a 5 ans. Jacques Testard fait ses études entre Dublin et Oxford. Il goûte à l'édition parisienne lors d'un stage chez Autrement auprès d'Henry Dougier à l'été 2008, puis passe à New York par Farrar, Straus & Giroux, Columbia University Press, Paris Review. Il travaille aux éditions Notting Hill, puis monte avec un ami The White Revue, inspirée de La Revue blanche de la fin XIXe siècle, rivale du Mercure de France, qui nourrit aujourd'hui le pan britannique de son catalogue (la moitié des 43 livres).

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