La magnifique architecture de la médiathèque du Sud sauvage de Saint-Joseph, à La Réunion, la qualité de ses aménagements intérieurs, l'ampleur et la diversité des actions qu'elle organise, la belle énergie positive qui se dégage de cet établissement ont fortement impressionné les jurés qui lui ont attribué le grand prix 2018.
Ouvert en 2018, ce bel équipement de 2 600 m2 a été conçu pour être un lieu de convivialité et d'échanges entre les habitants. L'aménagement intérieur et extérieur a été pensé pour le confort des usagers, avec l'envie qu'ils se sentent comme chez eux. Les espaces sont clairs et aérés, les rayonnages permettent une circulation aisée, le mobilier offre des conforts et postures d'assise variés. Le choix d'une ventilation naturelle, les toitures végétalisées contribuent à la sensation de confort. Le bâtiment est aussi caractérisé par la présence de quatre terrasses où les usagers peuvent venir prendre leur déjeuner ou organiser leurs rendez-vous, et par la présence de jardins intérieurs avec des plantes endémiques ou indigènes de l'océan Indien.
Le lien social
L'équipe revendique l'esprit troisième lieu et a élaboré un projet d'établissement qui prend en compte les évolutions de la société et du rôle des bibliothèques publiques sur leur territoire, en particulier en tant que vecteur de lien social. Cela se traduit, entre autres, par le prêt à domicile pour les personnes âgées, à la fois service de proximité et outil de lien social avec ce public parfois isolé. La musique occupe une place importante, avec la mise à disposition d'instruments de musique, dont des instruments spécifiques à La Réunion et aux pays de l'océan Indien comme le bobre et le kayamb, le prêt sur place de baladeurs CD, l'organisation de sessions de formation musicale lors de sets de DJ utilisant les disques vinyles de la médiathèque.
La médiathèque du Sud sauvage veut aussi accompagner les usagers, en particulier les plus démunis, dans l'appropriation du numérique. « Tout le monde n'a pas Internet, n'est pas équipé d'un ordinateur ou d'une tablette tactile », souligne Jean-Fred Figuin, le directeur de la médiathèque du Sud sauvage. L'espace multimédia de la médiathèque est au service de cet accompagnement, particulièrement important dans le milieu rural où est implantée la ville de Saint-Joseph. Il propose, outre l'accès au matériel - 50 tablettes, 30 ordinateurs, 100 liseuses -, une aide pour accomplir certaines formalités administratives en ligne, produire des documents, des ateliers de codage informatique. La médiathèque propose également des interventions auprès des associations et partenaires, comme Pôle emploi ou la mission locale, qui désirent accompagner leurs publics dans la pratique des nouvelles technologies.
La grande amplitude horaire, 50 heures d'ouverture hebdomadaires du lundi au dimanche, témoigne également de cette volonté de rendre la médiathèque la plus accessible possible.
Annemasse : comme à la maison
La bibliothèque Pierre-Goy d'Annemasse (Haute-Savoie), entièrement rénovée en avril 2018, a élaboré une stratégie globale pour offrir un accueil et un confort de grande qualité à ses usagers.
La démarche d'ensemble déployée par la bibliothèque Pierre-Goy d'Annemasse pour offrir aux usagers un accueil de grande qualité a remporté les suffrages du jury. Installée depuis 1982 au rez-de-chaussée d'un immeuble à proximité du centre-ville, la bibliothèque Pierre-Goy a été totalement rénovée en avril 2018. Cette rénovation des espaces s'inscrit dans une stratégie globale de l'équipe reposant sur six grands besoins identifiés chez le lecteur à travers une approche de design usager : se sentir accueilli, avoir un sentiment d'être « comme à la maison », trouver ce que l'on cherche et plus encore, être autonome dans l'utilisation de la bibliothèque, disposer d'espaces pour travailler et étudier, participer à la vie culturelle et locale.
Cette stratégie s'incarne dans un ensemble d'initiatives très diverses mais qui participent toutes de cette philosophie de l'accueil. Tout nouvel inscrit bénéficie d'une visite personnalisée en fonction de ses centres d'intérêt. L'espace café, aménagé à proximité du secteur jeunesse, permet aux parents de se détendre tout en gardant un œil sur les enfants. Les coussins pour s'installer confortablement, la cabine de téléphone relookée où l'on peut passer ses appels privés sans déranger les voisins, l'espace pour les poussettes contribuent à créer une ambiance conviviale. Un espace de coworking divisé entre une zone silencieuse et une zone pour les groupes accueille les personnes désirant étudier.
Grâce aux automates de prêts et retours des documents, les usagers peuvent utiliser la bibliothèque en toute autonomie mais aussi bénéficier d'un accompagnement de la part d'un bibliothécaire, toujours disponible à proximité, s'ils le souhaitent. Le jardin participatif, la grainothèque, le mini-jardin zen, la zone de troc de livres entre les lecteurs, favorisent les échanges entre les usagers.
La bibliothèque est ouverte 46 heures par semaine, un bel effort pour une ville d'un peu moins de 35 000 habitants, qui compense le déficit du nombre de mètres carrés dévolus à la lecture publique, en dessous des recommandations nationales.
V. H.
Auray : du foot, du rock et du surf
La médiathèque d'Auray s'empare avec beaucoup d'inventivité de tous les sujets pour bâtir un programme d'animations qui colle aux centres d'intérêt des usagers et modernise son image.
Le vent de créativité qui souffle sur la médiathèque municipale d'Auray (Morbihan) et le dynamisme dont fait preuve son équipe pour faire vivre l'établissement ont séduit les jurés du grand prix Livres Hebdo des bibliothèques francophones, qui ont voté à 6 voix contre 3 pour ce dossier. Les bibliothécaires, qui se nomment elles-mêmes « les drôles de dames », s'emparent sans complexe de tous les sujets attractifs pour les habitants pour élaborer un programme d'animations qui, en 2017, a totalisé 208 événements et a attiré 5 405 participants.
Dans cette commune du Morbihan à quelques encablures de la côte sauvage de Quiberon, spot de surf de renommée internationale, rien de plus naturel que de mettre à l'honneur pendant toute une saison ce sport de glisse très populaire chez les jeunes Morbihannais. Au programme : concours photos, ateliers de customisation de mini-planches avec l'artiste et surfeur Aurel Jacob, rencontre avec le spécialiste de la photo aquatique Guillaume Coché - un enfant du pays -, projection du film Lost in the swell qui retrace les aventures de trois surfeurs bretons, ou encore le commentaire en direct du départ de la Transat Jacques Vabre par Damien Seguin, skipper professionnel et habitant d'Auray.
Tout au long de la Coupe du monde de football 2017, les bibliothécaires ont organisé un concours de pronostics qui permettait de gagner le maillot des Bleus ou encore un ballon officiel Coupe du monde. Le blind-test, qui propose aux participants de tester leur culture musicale, est devenu un incontournable des rendez-vous de la médiathèque.
La programmation compte aussi des animations plus classiques mais très importantes pour valoriser le livre et la lecture, en particulier les activités mises en place autour de la collection Facile à lire, une sélection de livres de lecture aisée. Cette politique d'animations s'inscrit dans une stratégie globale, qui a aussi consisté dans un travail sur les collections et sur l'aménagement des locaux, destinée à rendre la médiathèque attractive pour tous les habitants.
V. H.
Luminy : la philosophie de la lumière
Le bâtiment superbement rénové de la bibliothèque universitaire Hexagone de Luminy à Marseille, ouvert et lumineux, a été conçu pour offrir le meilleur confort aux étudiants et rassembler tous les services qui leur sont indispensables.
Les lumineux espaces de la bibliothèque universitaire Hexagone, qui a ouvert ses portes le 3 septembre dernier sur le campus Luminy de l'université d'Aix-Marseille, ont gagné l'adhésion du jury. Ce dernier a été séduit par la très belle rénovation effectuée par l'architecte marseillais Rémy Marciano de l'édifice dessiné dans les années 1960 par René Egger, et caractérisé par sa forme hexagonale.
Situé aux portes du parc national des Calanques, le bâtiment laisse entrer généreusement la lumière et ouvre largement sur la nature environnante grâce à ses immenses baies vitrées et à ses deux grandes terrasses agrémentées de tables, de chaises et de transats.
L'aménagement intérieur, basé sur une démarche utilisant les méthodes de design usager, a pour maîtres mots la modularité et le confort, et pour finalité l'offre d'un accueil de grande qualité aux étudiants.
Situé au deuxième niveau du bâtiment, la bibliothèque dispose de 2 500 m2 sur un grand plateau totalisant 600 places assises et organisé en deux zones principales, l'une pour les collections de culture générale et de loisirs ainsi que les ordinateurs en accès libre, l'autre pour les collections spécialisées, les carrels de travail individuels, la salle de formation. Le mobilier a été particulièrement étudié pour proposer différents types de posture et de confort.
La bibliothèque constitue un élément essentiel du programme novateur de learning centre créé à l'Hexagone. Elaboré sur le modèle anglo-saxon, l'Hexagone concentre en un lieu unique divers équipements et services afin de prendre en compte l'ensemble des besoins des étudiants : travailler seuls ou en groupe, se détendre, accéder à l'offre documentaire et à tous les services indispensables à leur vie sur le campus. Il regroupe, outre la bibliothèque, des espaces de diffusion tels qu'un auditorium et un hall d'exposition, des services pédagogiques et de recherche (centre des langues, centre d'innovation pédagogique), des services liés à la vie étudiante (associations, service des sports, cafétéria).
V. H.
Rouen : place à la musique
Le MusicLab, ouvert en avril à la bibliothèque Saint-Sever de Rouen, propose un espace d'expérimentation musicale qui s'inscrit à la fois dans les pratiques artistiques et dans celles du numérique.
Malgré une érosion de la place des disques dans les prêts de documents, la musique a toujours toute sa place en bibliothèque. Les jurés du grand prix Livres Hebdo des Bibliothèques 2018 ne s'y sont pas trompés, qui ont décerné le prix du service innovant à la bibliothèque Saint-Sever de Rouen pour son MusicLab. Ouvert en avril dernier, cet espace complètement insonorisé, intégré dans la section discothèque de la bibliothèque, offre plusieurs opportunités de pratiquer la musique, notamment en expérimentant les outils numériques. Accessible gratuitement sur réservation à tous les usagers à partir de 15 ans en possession d'une carte de lecteur, le MusicLab propose un mini-studio d'enregistrement. Des instruments sont mis à disposition (clavier, guitares, batterie numérique), ainsi que du matériel informatique (deux ordinateurs, des casques, des micros), une table de mixage et des logiciels de musique assistée par ordinateur (MAO). Des platines vinyles et des lecteurs de cassettes VHS permettent d'enregistrer des versions numériques de ses films ou de ses 33 tours.
La bibliothèque a profité de l'ouverture du MusicLab pour remettre au prêt son impressionnante collection de disques vinyles qui dormait dans les réserves. Elle a aussi accompagné ce nouveau service par un cycle de formation à la MAO cet automne et a prévu en 2019 des ateliers, des concerts et des conférences autour de la pratique musicale.
Le nouvel espace, dont le principe est de laisser une autonomie complète aux utilisateurs, attire entre 30 et 40 personnes par mois, des habitués qui réservent pendant leur pause-déjeuner pour pratiquer leur instrument, des curieux qui viennent découvrir les logiciels, ou encore les groupes qui utilisent le MusicLab comme un studio de répétition.
Ce projet s'inscrit dans une stratégie globale mise en place par le réseau des bibliothèques de Rouen dans le cadre du label national Bibliothèques numériques de référence pour développer son offre en matière de numérique.
V. H.
Lomme : L'Odyssée du numérique
La médiathèque L'Odyssée, à Lomme (Nord), a développé un impressionnant programme d'actions autour du numérique, préfiguration du futur Pôle des arts et cultures numériques qui ouvrira en 2020 et dont elle constituera un élément central.
Le jury a été impressionné par l'ampleur du programme déployé autour du numérique par L'Odyssée, la médiathèque de Lomme (Nord). Cette commune de près de 28 000 habitants de la Métropole européenne de Lille a prévu d'ouvrir en 2020 un Pôle des arts et cultures numériques juste à côté de la médiathèque, qui en sera la composante centrale. L'Odyssée s'est d'ores et déjà emparée de ce rôle en élaborant un ensemble d'initiatives très diversifiées, notamment dans le cadre de partenariats avec des spécialistes de l'art numérique de l'agglomération lilloise, véritable vivier de talents en la matière. Dans l'installation Source-Les yeux d'Argos, le public est invité à sculpter l'eau d'une fontaine par de simples gestes à quelques centimètres du dispositif. Le programme UrbiViz, élaboré avec des chercheurs autour d'un logiciel expérimental, permet aux habitants de visualiser, à travers des cartes ou des modélisations 3D, les grandes quantités d'informations - géographiques, démographiques, économiques, sociales - disponibles sur la métropole, sur Lomme ou encore sur un quartier spécifique de la ville. La médiathèque offre aussi au quotidien un accompagnement des usagers dans son cyberespace, afin de les aider à s'approprier le numérique.
Au programme, des ateliers de codage, une aide pour les démarches administratives en ligne, des sessions de rétro-gaming autour des classiques du jeu vidéo. L'Odyssée est par ailleurs la première bibliothèque municipale en France à avoir adopté le dispositif Open+ de Bibliotheca qui, grâce à un logiciel d'automatisation de l'accès à la bibliothèque couplé à un système de vidéosurveillance, permet aux usagers d'accéder à la bibliothèque en complète autonomie, sans présence de personnel.
A Lomme, pour des raisons juridiques, une présence en personnel a été maintenue pour l'instant. Le système, qui donne accès à un espace restreint à l'entrée de la bibliothèque, permet néanmoins une extension des horaires d'ouverture, trois matinées par semaine ainsi que le samedi et le dimanche de 9 heures à 10 heures.
V. H.
Est Ensemble : le virus de la science
Avec son festival Sciences infuses, le réseau des médiathèques d'Est Ensemble Grand Paris (Ile-de-France) fait vivre la culture scientifique parmi ses usagers, petits et grands, déjà connaisseurs ou néophytes.
Depuis 2016, les médiathèques d'Est Ensemble du Grand Paris proposent chaque année pendant un mois, à l'occasion de la Fête nationale de la science en automne, le festival Sciences infuses. Le jury a été convaincu par le fort engagement de ce réseau de bibliothèques de la proche banlieue parisienne pour diffuser la culture scientifique auprès de tous les publics, enfants, adolescents, adultes, connaisseurs ou néophytes. La présence d'un médiateur scientifique et culturel à plein temps dans le réseau
témoigne de la forte volonté des élus de faire vivre ce domaine de la connaissance auprès du plus grand nombre.
Autour d'une thématique, chaque établissement élabore son programme d'activité : ateliers pour les enfants, conférences pour les adultes, débats, café des sciences. Les maths, par exemple, thème de l'édition 2018 sous l'intitulé « (Dé)chiffrer le monde avec les mathématiques », ont permis d'explorer les enjeux éthiques et politiques soulevés par les utilisations de cette discipline dans de nombreuses activités et domaines qui ont un impact direct sur notre vie quotidienne. Les bibliothèques ont tissé autour de ce festival de nombreux partenariats, avec les établissements scolaires, les cinémas qui accueillent les ciné-débats, les centres de loisirs, les centres de culture scientifique, technique et industrielle.
Cet engagement en faveur des sciences ne se limite pas à la seule période du festival mais se traduit tout au long de l'année dans les activités proposées par les bibliothèques et dans la mise en avant des livres de sciences dans des sélections thématiques. Chaque édition du festival est l'occasion d'actualiser les collections dans certains domaines, et les statistiques montrent que les prêts de livres de science augmentent de manière significative pendant le festival, dans les mois qui suivent mais également sur le long terme. L'action autour de la diffusion scientifique se révèle également très fédératrice pour les équipes des treize bibliothèques qui constituent ce réseau.
V. H.
Saint-Valery-en-Caux: tout d'une grande
Rouverte en juin 2018 après d'importants travaux de rénovation et d'agrandissement, la médiathèque Christiane-Doutart propose un « living-room », chaleureux, en plein centre-ville.
La médiathèque Christiane-Doutart de Saint-Valery-en-Caux (Seine-Maritime), qui a rouvert en juin 2018 dans des locaux agrandis et entièrement repensés, est petite par sa surface, 600 m2, mais grande par la qualité de ses espaces et de son offre.
Le projet d'établissement, soutenu par une équipe dont on perçoit l'énergie et la conviction, repose sur la volonté de faire de cet équipement un lieu de vie et de mixité sociale, de socialisation et de rencontre, qui soit un véritable « living-room de la société ». Ces termes, souvent employés pour décrire les bibliothèques d'aujourd'hui, trouvent ici une incarnation très convaincante.
Sur une surface réduite, mais bien supérieure aux normes nationales par rapport au nombre d'habitants desservis, la bibliothèque rassemble toute la diversité et la richesse des services d'une grande bibliothèque moderne : des collections documentaires significatives (plus de 30 000 documents), des consoles de jeux, 163 jeux de société, des bornes d'écoute musicale, un piano numérique, un écran pour visionner des films, une salle d'animation d'une capacité de 50 personnes, des postes d'accès à Internet, et même une vraie cuisine qui, comme c'est souvent le cas partout, est le lieu d'échange convivial privilégié entre toutes les personnes qui s'y retrouvent, les utilisateurs comme le personnel.
Le tout est organisé en différents espaces aux noms évocateurs : Créer (les beaux-arts, la musique, l'image), Découvrir et comprendre (les documentaires), Ensemble (les collections jeunesse, famille, les jeux), Espace gaming, A la maison (regroupant le bar/cuisine, la grainothèque, une collection de magazines et documents autour de la vie pratique). Le programme d'animations pour faire vivre la bibliothèque dans et hors de ses murs est dense, des ateliers de cuisine aux concerts en passant par les rencontres d'auteurs et les installations ponctuelles au pied des immeubles, sur la place du marché ou à la plage. A saluer également les efforts en matière d'horaires d'ouverture : 27 heures hebdomadaires sur six jours, plus onze dimanches par an.
V. H.
Antananarivo : le plaisir des mots
La médiathèque de l'Institut français de Madagascar a développé un important programme d'animations, en particulier en direction des enfants et des adolescents, invités à raconter, dessiner, écouter ou écrire des histoires, des chansons, des poèmes.
Ades milliers de kilomètres de l'Hexagone, au cœur de l'océan Indien, a médiathèque de l'Institut français de Madagascar donne le plaisir des mots, à écrire, à lire, à écouter, grâce à l'important programme d'animations qu'elle a développé depuis un an. Le jury du grand prix Livres Hebdo des Bibliothèques francophones a été sensible à la richesse et à la diversité des actions mises en place, en français et en malgache, en particulier en direction des enfants et des adolescents, dans une atmosphère que l'on sent joyeuse et conviviale.
L'Histoire à raconter, par exemple, rassemble jusqu'à 70 enfants de 3 à
10 ans autour de la lecture, mise en animation, d'un livre de la bibliothèque. Dans les ateliers, tels que Carnet de voyage, Dessine-moi une histoire ou A vos plumes, les enfants sont invités à créer eux-mêmes leurs histoires par le dessin, l'écriture, le théâtre. Pour les adolescents, qui représentent 23 % de ses usagers, la médiathèque a créé en février 2017 un espace Ados avec des collections documentaires et des animations dédiées. Le club de lecture rassemble les jeunes une fois par mois pour parler des livres qu'ils ont aimés et les échanger entre eux. Un tableau d'affichage a été installé pour faciliter ces échanges entre les membres. Des ateliers de slam, de bandes dessinées, animés par une auteure malgache, des séances de quiz sur la culture de Madagascar, constituent des rendez-vous prisés des adolescents.
Les adultes ne sont pas oubliés pour autant. La médiathèque propose régulièrement des rencontres avec un chercheur de l'Institut Pasteur de Madagascar ou des auteurs francophones qui viennent parler de leurs parcours et de leurs œuvres, des séances de lectures de textes d'écrivains ou de chanteurs mises en scène par une compagnie de théâtre. Des ateliers permettent également de découvrir les ressources numériques de la médiathèque, notamment celles de Culturethèque, la plateforme numérique à la disposition de tous les instituts culturels français dans le monde et qui rassemble plus de 200 000 documents.
V. H.
Le coup de cœur : Eppe-Sauvage
La toute petite médiathèque Point-Virgule d'Eppe-Sauvage a été distinguée par le « coup de cœur » du jury. Dans ce village de 274 habitants à la frontière de la Belgique, dans le département du Nord, la municipalité, soucieuse de maintenir des services de proximité et un lieu de convivialité, a soutenu la réouverture du café du village qui abrite également la médiathèque de 25 m2 et l'espace numérique de 12 m2. La bibliothèque, qui fait partie du réseau transfrontalier Médiapass et bénéficie ainsi du portail documentaire commun, des actions culturelles et de la navette qui apporte les documents, est animée par une équipe de bénévoles. Elle réussit la performance d'être accessible 64 heures par semaine. « Cet établissement incarne le visage de l'avenir possible des bibliothèques dans les petites communes. N'ayant pas la possibilité d'exister seules, elles doivent se métisser avec d'autres services publics ou commerciaux, a défendu avec fougue Claude Poissenot. Eppe-Sauvage, c'est 274 habitants, mais un café-épicerie-médiathèque ouvert 64 heures par semaine ! La somme de ces services permet à chacun d'exister et surtout à ce petit village d'offrir à ses habitants un lieu qui rassemble les individus et construit la collectivité. » V. H.
Les bonnes idées
Au fil des dossiers de candidature, le jury du grand prix a relevé trois idées originales qui méritent d'être popularisées.
La récup' de DVD
à Issy-les-Moulineaux
La médiathèque des Chartreux invite, deux samedis par an, les habitants et les personnels communaux à déposer les DVD qu'ils n'utilisent plus. Ils sont ensuite mis à disposition lors d'une grande foire au troc. Cette initiative s'inscrit dans une démarche de création de lien social et de sensibilisation aux problématiques de développement durable.
Des malles de livres pour les entreprises à Fouesnant
La médiathèque de Fouesnant propose aux entreprises locales de déposer dans leurs locaux pour leurs salariés une malle contenant une sélection de 50 à 100 documents régulièrement renouvelée. Dans le même souci d'apporter le livre dans tous les lieux fréquentés par les habitants, elle propose également des dépôts chez les commerçants, coiffeurs, salles d'attente des médecins.
Un réseau d'échange des savoirs à Languidic
La médiathèque de Languidic a élaboré une plateforme communautaire où les adhérents peuvent échanger des documents, des savoirs ou savoir-faire, des formations, sur un mode gratuit et participatif. Basé sur le logiciel Steeple, cette initiative fonctionne comme un tableau de petites annonces virtuelles. Le bibliothécaire est l'animateur de la communauté en ligne et à la médiathèque où sont organisés des moments conviviaux en réel. V. H.