Ouvrir un roman d'Hélène Gestern, c'est s'élancer dans une enquête et résoudre une énigme ici présente dès le titre, 555, et le premier indice : une partition manuscrite oubliée dans la doublure d'un étui à violoncelle. L'ébéniste Grégoire Coblence la feuillette avant de la confier à Giancarlo, son associé luthier de profession, puis la fait déchiffrer par un musicien. Passant de main en main, la partition révèle sa valeur exceptionnelle et vient éclairer le titre du roman : 555, soit le nombre de sonates pour clavier au répertoire de Domenico Scarlatti, compositeur et claveciniste virtuose.
La partition retrouvée brise ce nombre idéal et s'impose comme le fil rouge d'une épopée qui relie bientôt les cinq narrateurs de ce récit choral, cinq hommes et femmes dont le destin se retrouve intimement lié à Scarlatti et au mystère entourant une œuvre qui « forme (...) l'un des monuments les plus impressionnants que la musique occidentale ait jamais produit ». Faux-semblants, trahisons et mensonges se déchaînent quand la partition se volatilise, obligeant les protagonistes à questionner leur existence passée, leurs amours et leurs infidélités. Avec une passion communicative, Hélène Gestern ravive la patine d'œuvres oubliées, dont le pouvoir d'évocation et la capacité à émouvoir sont un défi lancé au passage des siècles. Vibrant des notes retrouvées, son roman façonne une ode à la création dans ce qu'elle a de plus noble : sa capacité à bouleverser nos vies.
555
Arléa
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 25 € ; 460 p.
ISBN: 9782363082848