Le Prix de Jérusalem pour la liberté individuelle a été remis dimanche 20 février à Ian McEwan pour
Atonement en présence du président Shimon Peres, de la ministre de la Culture Limor Livnat et de 600 auteurs et éditeurs venus participer au 25
e Salon international du livre de Jérusalem, inauguré par cette cérémonie.
Lors d'
un long discours argumenté et mesuré, l'auteur britannique a blâmé la
«confiscation de terres et les expulsions à Jérusalem-Est» condamnant l'injuste
«politique israélienne qui accorde le droit de retour à des Juifs et non à des Arabes», en référence aux réfugiés palestiniens et à leurs descendants qui n'ont pas le droit de retourner sur leurs anciennes terres.
En préambule, l'écrivain britannique, qui avait refusé les exhortations au boycott des mouvements pro-palestiniens en Grande-Bretagne, a expliqué la difficulté d'accepter un tel prix et ses réticences.
«Une organisation a écrit à un journal national disant que quel que soit ce que je pense de la littérature, de sa noblesse et de sa portée, je ne pouvais échapper au caractère politique de ma décision. A contrecoeur, malheureusement, je dois admettre que c'est le cas.»L'écrivain a préféré utiliser cette cérémonie comme tribune en
«hommage à la précieuse tradition d'une démocratie des idées en Israël» reconnaissant qu'il est
«bizarre de recevoir un prix pour la liberté à Jérusalem» au regard du sort des Palestiniens.
Ian Mc Ewan a fait don des 10 000 dollars de la bourse qui accompagne le prix à l'organisation Combattant pour la Paix, composée d'anciens militants palestiniens et de soldats israéliens qui oeuvrent ensemble pour la paix.