Ifcic : un facilitateur discret et efficace

"La garantie des prêts est un levier particulièrement efficace parce que cela rassure les banques." Laurent Vallet, Ifcic - Photo Olivier Dion

Ifcic : un facilitateur discret et efficace

Trop souvent méconnu des professionnels du livre, l’Ifcic s’emploie depuis trois décennies à leur faciliter l’accès au crédit et constate depuis quelques années un accroissement de son activité.

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Par Cécile Charonnat
avec Créé le 17.01.2014 à 09h36 ,
Mis à jour le 07.05.2015 à 02h39

Créé en 1983, l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (Ifcic) est un établissement privé qui a une mission d’intérêt général : faciliter l’accès au crédit des PME, TPE et associations exerçant leur activité dans le secteur de la culture. Son champ d’action s’étend donc au cinéma, au spectacle vivant, à la musique, à la mode, aux jeux vidéo et au livre, sur lesquels il apporte également une expertise lorsque les banques cherchent à en évaluer le risque. « Nous sommes une mini-BPI (banque publique d’investissement) dédiée aux entreprises culturelles, qui traditionnellement ont des difficultés pour obtenir des emprunts du fait de leur taille et de leurs modalités de fonctionnement relativement atypiques », précise Laurent Vallet, qui dirige l’Ifcic depuis 2002.

Pour mettre en œuvre sa mission, l’institut dispose de deux outils. Le premier d’entre eux est la garantie des prêts contractés par les entreprises auprès d’établissements bancaires, dont le taux varie de 50 à 70 % selon les secteurs et les crédits concernés. «C’est un levierparticulièrement efficace parce que cela rassure les banques, qui partagent ainsi le risque », constate Laurent Vallet. Lorsque la garantie ne suffit plus à déclencher l’intervention des banques, l’Ifcic a recours à un second levier : les avances remboursables. L’institut dispose de quatre fonds, mis à la disposition des jeunes créateurs de mode, des entreprises de presse, des industries musicales et, depuis début janvier, des libraires (Falib).

«L’accompagnement va crescendo sur le livre»

Depuis 2008, l’Ifcic enregistre une croissance de 28 % du montant de ses encours de crédits garantis et d’avances, qui s’élevaient, au 30 septembre 2013, à 775 millions d’euros. En dehors de la production cinématographique et de l’image animée, qui représente 75 % de l’activité de l’institut, le livre reste le premier secteur accompagné en cumulant, sur 2012 et 2013, près de 10 millions d’euros de crédits garantis en faveur de 50 entreprises. « En raison de l’évolution des normes européennes qui conduisent les banques à durcir leurs conditions d’octroi de prêt aux petites et moyennes entreprises, l’accompagnement va crescendo sur le livre », souligne Sébastien Saunier. Le directeur du crédit aux entreprises de l’institut pointe notamment, pour le livre, une augmentation de 30 % du nombre de dossiers en 2013, due principalement aux libraires. Ils ont été 14 à avoir recours aux services de l’Ifcic, soit deux fois plus qu’en 2012. «L’évolution de leur demande traduit d’ailleurs cette difficulté croissante à accéder au prêt, ajoute Laurent Vallet. Alors que, traditionnellement, nous avions à traiter des projets de transmissions, tels La Galerne au Havre, Coiffard à Nantes ou Grangier à Dijon, en 2013, nous avons été aussi sollicités pour des crédits plus courts qui visaient à renforcer le besoin en fonds de roulement notamment. Le Falib arrive donc à point. » <
17.01 2014

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