Rodéo à Houston. « Valérie s'ennuyait dans les bras de Nicolas », comme le fredonnaient les Rita Mitsouko. Mais nous sommes sur une plage du Texas, ce samedi du printemps 1952. Alors Nicolas se prénomme Grady et n'est pas des plus respectueux envers sa belle. Aaron s'en mêle et, en authentique prince charmant forcément couillon, tombe amoureux de Valérie. Pas bon ça ! D'autant que le Grady Harrelson en question est un fils de puissante famille, Cadillac rose décapotable et autres attributs clinquants à l'appui : tout pour éblouir un gamin du peuple comme Aaron Holland Broussard et annoncer des ennuis qui rapidement montent en puissance. D'anicroches entre jeunes coqs, on passe bientôt aux chapitres violence, haine, corruption, racisme de classe, dérives mafieuses et autres éternels travers yankees. Les temps ne changent pas vraiment, même si le doux parfum des fifties, lié à l'écriture unique de l'auteur du bien nommé Dans la brume électrique, rend plus vaporeuses les embrouilles en cascade.
Si les inconditionnels de James Lee Burke ont coutume de préférer les aventures de Dave Robicheaux à celles de la famille Holland, cet épisode très fréquentable pourrait bien mettre tout le monde d'accord. Entre lyrisme diffus et inventaire des afflictions américaines, le natif de Houston nous offre l'un de ses meilleurs crescendos. Et bien sûr, nous nous inquiétons pour Valérie et Aaron, puisque comme le dit la même chanson : « les histoires d'amour finissent mal. » En général...
Les jaloux Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christophe Mercier
Rivages
Tirage: 6 000 ex.
Prix: 24 € ; 432 p.
ISBN: 9782743659912