Certains humains de légende se transforment en loup les nuits de pleine lune. L’écrivain Régis Jauffret se transforme bel et bien en comédien dans le rôle-titre de Loup-garou, premier long-métrage de Stéphane Lévy en salle le 23 juillet. "C’est un rêve d’enfance. Lorsqu’à 7 ans j’ai vu Belmondo dans L’homme de Rio, j’ai eu envie d’être acteur, c’est le premier métier que j’aurais voulu faire", nous confie l’auteur de Sévère et de La ballade de Rikers Island (Seuil). De fait, lorsque le réalisateur lui propose ce rôle, il accepte avec la modestie du débutant : "Je ne voulais pas être un auteur qui fait l’acteur et bénéficier d’indulgence. Je voulais au contraire être le plus performant possible et je pense que j’ai eu une certaine humilité." Auteur du scénario - qu’il ne confiera pas à un éditeur -, il s’en est vite détaché : "On ne l’a pas tourné, j’ai beaucoup improvisé et Stéphane Lévy a fait un montage", déclare-t-il avant de préciser : "Ecrire, c’est un peu comme être un acteur qui viendrait sur scène et qui improviserait faute d’avoir un texte."
Sans texte mais avec la vraie histoire de sa fausse disparition en septembre 2011, l’écrivain Michel Houellebecq se met au contraire lui-même en scène dans le docu-fiction de Guillaume Nicloux diffusé sur Arte le 27 août prochain, L’enlèvement de Michel Houellebecq : "On ne peut pas présupposer ce qu’il va vous raconter", confesse le réalisateur qui joue avec les mots comme son comédien romancier : "Si on considère que tout documentaire est une fiction, n’est-il pas préférable de fictionner dès le départ pour retrouver une véracité à l’intérieur de ce mensonge ?" Reste qu’avec son jeu et son physique - "plus impressionnant que le mien", admet Régis Jauffret -, Michel Houellebecq arrive à nous faire rire : "J’ai trouvé ça tellement bizarre que je ne saurais dire ce que j’ai raconté de moi." Qu’importe, la vie est un roman. M.-C. I.