Jean-Christophe Bailly pour
Le dépaysement : voyages en France (Seuil) et Olivier Frébourg pour
Gaston et Gustave (Mercure de France) se partagent le prix Décembre 2011. Le troisième finaliste, Emmanuel Carrère,
lauréat du prix Renaudot hier, étant éliminé dès le premier tour.
Après deux tours de vote, avec six voix pour chacun, et devant le refus de la présidente du jury Laure Adler de faire jouer sa double voix, un vote à main levé a modifié la règle pour la première fois depuis la création du prix Décembre, permettant le partage du prix entre les deux finalistes. Neuf jurés sur douze en ont accepté le principe qui de fait partage les 30 000 euros de la dotation par la fondation Bergé entre les deux auteurs.
Le prix Novembre (qui précédait le prix Décembre avant 1999) avait déjà décerné deux prix la même année par deux fois : en 1992 avec Henri Thomas et Roger Grenier et en 1994 avec Jean Hatzfeld et Eric Holder.
Dans
Le dépaysement : voyages en France, paru au Seuil en avril dernier, Jean-Christophe Bailly explore le temps, les lieux, à partir d'un questionnement sur ce que la France représente à ses yeux et de voyages entrepris au hasard.
Olivier Frébourg signe avec
Gaston et Gustave (Mercure de France) un livre douloureux et superbement écrit, dans lequel il raconte le drame personnel qui a bouleversé sa vie, après la perte d'un de ses jumeaux. Tandis qu'il visitait Gaston, le survivant, au service de réanimation, il passe devant une statue de Gustave Flaubert. Ce roman aborde les questions de la relation avec sa terre natale, de la filiation, de la transmission et de la littérature.
Quelques jours avant la proclamation du prix, Pierre Bergé nous confiait : «
les finalistes seront difficiles à départager. Pour ma part, lorsque j'ai lu Jean-Christophe Bailly, je me suis dit que je tenais le prix Décembre. Avec Gaston et Gustave,
Olivier Frébourg a réussi un tour de force, c'est une invention d'écrivain construite avec une maîtrise formidable ».
L'an prochain, le prix Décembre sera présidé par Charles Dantzig.