Depuis le printemps, il est l’homme qui mène la lutte pour Erri De Luca. Sociologue et historien de formation, Jean-Marc Salmon, 72 ans, a lancé le 1er mars dernier l’appel "Liberté pour Erri De Luca", signé à l’époque par une centaine de personnalités. L’action a entériné la naissance d’un comité de soutien français à l’écrivain italien, accusé par la société publique franco-italienne LTF "d’incitation au sabotage" du chantier de ligne ferroviaire Lyon-Turin, dont Jean-Marc Salmon est devenu le porte-parole. S’il a été tour à tour directeur d’études à Ipsos, coordinateur du programme "Gestion et impacts du changement climatique" du ministère de l’Ecologie et professeur associé à Télécom Ecole de Management, ce natif d’Alger n’est pas totalement étranger au monde du livre : de 1987 à 1991, il a dirigé le Bureau du livre français de New York. L’amitié avec Erri De Luca, elle, date du début des années 2000. "C’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’estime, on a toujours lu ses livres à la maison." A la lecture de La parole contraire, publié en janvier chez Gallimard, il comprend que le lauréat du Femina étranger 2002 risque la prison : "Cela m’a semblé naturel de m’engager." Adressé directement aux gouvernements français et italien, son appel a déjà recueilli quelque 9 000 signatures, dont celles de 250 auteurs, éditeurs, cinéastes, politiques, comédiens ou directeurs de théâtre européens. Tous sont mobilisés au nom de la liberté d’expression, et pour éviter qu’Erri De Luca ne soit condamné aux huit mois de prison ferme requis par le procureur de Turin. Verdict lundi 19 octobre. Marine Durand