Nées de l’envie de créer en librairie un événement particulier dans le cadre d’une opération commerciale traditionnelle et de "changer le format habituel de la rencontre, pas toujours pertinent pour un roman policier puisque l’on ne peut pas dévoiler grand-chose du texte", pointe Bénédicte Gimenez, chargée des relations libraires chez Univers Poche, les murder party sont devenues, en moins de quatre ans, une voie royale de promotion du genre policier. Principal éditeur à s’être emparé du concept, venu à la fois de sociétés de jeux privées et des bibliothèques, pionnières en la matière, Univers Poche en a coorganisé plus d’une demi-douzaine en 2017. La filiale d’Editis devrait poursuivre au même rythme en 2018. Elle fournit le scénario en lien avec le livre ou avec l’auteur, qui sera mis en avant lors de la soirée, ainsi que la logistique et les accessoires. Aux libraires de recruter les joueurs et de fournir l’espace et le personnel qui animera le Cluedo géant. Avantage de la formule : "certes, on n’y parle pas directement de livres mais les relations entre les auteurs et les lecteurs sont complètement transformées. Le fait de s’adresser aux auteurs, de leur poser des questions pour résoudre les énigmes, voire de les suspecter, génère un autre rapport. Plus qu’une simple rencontre, les lecteurs vivent une expérience marquante qu’ils ne sont pas près d’oublier", constate Bénédicte Gimenez. D’autant que les auteurs sollicités se prêtent volontiers au jeu, tels Olivier Norek, Franck Thilliez ou Nadine Monfils, "excellente candidate pour ce genre d’animation", selon Nathalie Deleval, responsable du livre au Furet du nord. Le 9 mars, elle a accueilli sa quatrième murder party, placée sous le signe de l’incarnation. C. Ch.