Temps humide sur Paris. C’est moche, mais comme ça il fait moins froid. A la Casa Bini, où Livres Hebdo réunit ses illustres blogueurs, le rizotto est une merveille et le chianti des plus convenables. On a l’impression délicieuse que des hordes d’admirateurs passionnés se damneraient pour être avec nous (bon, je rêve un peu, d’accord ; mais ça ne fait de mal à personne !). On cause de tout et de rien. Atiq Rahimi et Jean-Louis Fournier sauveront-ils le chiffre d’affaires des librairies ? C’est que les écrivains ont de lourdes responsabilités ! Christine Ferrand nous parle des projets de Livres Hebdo . Elle trouve aussi qu’il y a des passages intéressants dans le BHL/Houellebecq ; elle convient de la meilleure grâce du monde que ce n’est pas un argument suffisant. Notre webmestre, que je ne connaissais pas, est fort sympathique ; il s’intéresse à beaucoup de choses et même à Madagascar 2 (c’est tout dire).   A propos de Madagascar, il est rappelé que les événements de 1947 demeurent tabous. Je n’en dirai donc rien. Mais je n’en pense pas moins. (C’est vrai. Cet épisode me passionne depuis longtemps, je l’ai étudié de près.) La sœur Emmanuelle fait une apparition au moment du café («  L’amour ! l’amour !   Y a qu’ça d’vrai !  »).   Cela semble mettre en joie Françoise Benhamou (à ma droite) jusque là plutôt sérieuse. Jean-Maurice de Montrémy fait aussi une apparition (il se prend pour sœur Emmanuelle ?) Voilà, trois heures sonnent, c’est fini. Un de nos commensaux croyait que j’étais l’auteur de La Question humaine . Eh ben c’est raté. Un jeune confrère m’appelle sur mon portable. Il signe ses services de presse et ne sait pas quoi mettre comme dédicace aux journalistes qu’il ne connaît pas. Je lui explique : « Mets n’importe quoi. Ta dédicace, ils s’en contrefoutent. Mais s’il n’y en a pas, ça les indispose. » Petits codes du milieu… Il pleuvote toujours sur la capitale. Néanmoins, à sept heures du soir, je ressors pour me rendre avenue Marceau où les éditions Robert Laffont offrent un verre. Elisabeth Villeneuve et Marie-Laure Goumet ont eu la gentillesse de m’inviter. Je cause avec Betty Miallet (Julliard), avec Xavier Houssin, excellent écrivain, critique et directeur de collection. Avec Claude Combet (de Livres Hebdo encore), nous parlons droit d’auteur (il y a du boulot, j’y reviendrai). Puis je fais la connaissance de Julie Malaure. Elle s’intéresse à Flaubert, et surtout à ses ratages ( Saint Antoine, Salammbô ). Quelqu’un qui s’intéresse à Salammbô ne peut qu’être quelqu’un de très bien. Pourquoi je raconte tout ça ? Pour dire que le milieu du livre et de l’édition se dénigre trop, à mon goût. Depuis vingt ans que j’y traîne mes guêtres, moi, je l’aime bien, ce milieu. Il est plein de gens fidèles, amicaux, sérieux, et qui ont le bon goût d’avoir l’air frivoles. C’est la seule façon de vivre, à ma connaissance.
15.10 2013

Les dernières
actualités