A l’occasion des soixante ans de la maison, Julie Cartier, directrice générale adjointe de Pocket, parie sur l’avenir du deuxième éditeur poche de France.
Que représente cet anniversaire pour Pocket ?
Ces soixante années, c’est notre histoire avec 1500 auteurs et 400 nouveaux titres par an. Mais ce que l’on souhaite mettre avant tout en valeur à travers cet anniversaire ce sont les soixante années à venir. Il faut créer une dynamique pour le futur.
A quoi ressemble-t-elle ?
Il y a un an, nous avons décidé de changer notre identité graphique qui, avec son logo bleu était trop ancienne et ne nous représentait plus. Nous voulions quelque chose qui soit à la fois plus moderne et plus chic. Côté éditorial, nous souhaitons réaliser un vrai travail de dénicheur en trouvant les nouveaux Franck Thilliez, Michel Bussi et Marc Lévy. Tout l’enjeu pour nous est de mettre en place la relève.
Trois nouveautés pour 60 ans
N’avez-vous pas peur que ce design davantage sophistiqué déroute certains lecteurs ?
Pas du tout. Le vrai ADN de Pocket est d’être accessible, c’est notre cœur de métier. Ce que nous ne voulions plus en revanche, c’était d’être uniquement identifié à ça.
Comment comptez-vous garder le lien avec votre communauté de lecteurs ?
A l’occasion de cet anniversaire nous mettons en place un grand prix où le jury est composé de lecteurs. Cette année, trois catégories seront récompensées : roman français, roman étranger et non fiction. C’est une façon pour nous de créer une communauté de lecteurs et de favoriser les échanges avec eux. Nous avons également beaucoup misé sur des réseaux comme Tik Tok où nous réalisons de beaux scores à plus de 100 000 vues.
Le projet d'Offre publique d'achat (OPA) de Vivendi sur Lagardère risque de provoquer la vente de plusieurs maisons d'édition dans certains secteurs. Les éditeurs de poche sont particulièrement scrutés par l'Autorité de la concurrence...
L’OPA n’est pas quelque chose qui nous préoccupe tant que ça. La maison a 3500 titres à son actif et vend plus de 14 millions d’exemplaires par an. Tout ça ne peut pas disparaitre et je suis sûre qu’il y aura toujours de la place pour Pocket. Par ailleurs, nous ne fêtons pas notre anniversaire en fonction de l’actualité mais selon le contexte de notre maison et nos propres envies.
Vous ne vous sentez donc pas inquiète pour l’avenir ?
Beaucoup de choses ne sont pas de notre ressort, cela ne sert donc à rien de s’inquiéter ! A la place nous préférons avancer sur notre programme. Nous sommes par exemple en train d’acheter nos livres pour 2024 et de préparer le catalogue de l’année prochaine. La temporalité du poche est celle du temps long, ce n’est pas la même que celle de l’actualité à laquelle nous serons confrontés très rapidement.