Concert à Tokyo. Quand le petit Yoshio sort de chez lui à Tokyo, il collecte tous les sons de sa ville. Splash, ses sauts dans les flaques ! Pof pof, le claquement des gouttes de pluie sur le parapluie ! Hi hi, son rire qui résonne à l'intérieur de lui ! Sur une grande place, il entend un son inconnu, à la fois grinçant et vibrant, celui du koto traditionnel. Quand Yoshio demande à la musicienne quel est le son qu'elle préfère, la réponse fuse aussitôt : le son du silence. Encore un qu'il ne connaît pas ! Et s'il partait à sa recherche ? Dans la bambouseraie, il fait chou blanc, on entend les tiges s'entrechoquer. À la maison dans la salle à manger, ce n'est pas beaucoup mieux. Des bruits de mastication couvrent le silence. Peut-être faut-il attendre la nuit ? Hélas, dans la chambre on distingue le son lointain d'une radio. De guerre lasse, Yoshio pousse le portail de son école, traverse une grande salle vide et décide de s'asseoir près de la fenêtre avec un livre. Plongé dans ses pages, il oublie tout. Oh, mais que se passe-t-il ? On dirait bien que c'est du silence qu'il perçoit à l'intérieur de lui. Ce qu'il a cherché si longuement et si vainement dans tout Tokyo gisait finalement au fond de lui. Cette fable à haute teneur poétique finit par le mot japonais « ma » qui désigne le moment où tous les musiciens marquent un arrêt. Elle est joyeusement illustrée par Julia Kuo qui a convoqué une gamme de couleurs chatoyantes pour les parapluies et les vêtements avant d'exploiter des teintes plus apaisées pour évoquer la vie intérieure de Yoshio.