Valérie envisage avec humour, pour l’instant du moins, la crise de la quarantaine qui la guette. L’héroïne du nouveau roman d’Anna Rozen est une "scénariste télé" qui, à l’instar de l’auteure de Plaisir d’offrir, joie de recevoir (Le Dilettante, 1999, repris chez J’ai lu) et de La bombe et moi (Le Dilettante, 2008, repris chez J’ai lu), est une lectrice de Jean de Tinan.
La Parisienne qu’on pourrait qualifier de bobo cumule les amants, mais avoue qu’il y en a surtout un qui l’intéresse plus que les autres. Un certain Thaddée, "ni moche, ni bête, ni vieux", dont on apprend qu’il "baise" comme elle aime. Mais voilà, la médaille a son revers, Thaddée a aussi et surtout une régulière avec laquelle il s’en est allé contempler les lacs italiens.
En attendant son retour, Valérie trompe l’attente comme elle peut en allant boire un verre de vin au bistrot ou en se rendant à un vernissage avec sa bande d’amis. Un soir, alors qu’elle marche dans les rues, un peu grise, qu’elle n’a eu recours ni au Vélib’ ni au taxi, elle se fait aborder par un "petit gars" avec un sweat à capuche qui couvre sa tignasse brune et un gros casque à écouteurs autour du cou. L’adolescent fugueur n’en veut pas à son argent, non, il ne sait pas où dormir et cherche un hébergement.
Valérie a bon cœur, elle lui ouvre la porte de son appartement, lui propose son canapé et fait peu à peu connaissance avec cet Etienne qui lui donne du "Madame". Il a 14 ans bientôt 15, habite dans "le seize" et glisse que ses parents "ne sont pas cool"… Toujours aussi en verve, Anna Rozen insuffle une bonne dose d’humour et de piment dans un conte moderne qui se siffle cul sec.
Al. F.