Maëlig Duval, administratrice du site Cocyclics.org.- Photo DR

Sur la Toile, les sites de création collaborative spécialisés dans les littératures de l'imaginaire fleurissent. Certains s'attachent à répondre aux appels d'offres lancés par les éditeurs, d'autres sont des incubateurs de textes qui seront spontanément soumis à publication. Ces lieux de "bêta-lecture" proposent aux auteurs déjà publiés ou aux novices une lecture critique et argumentée de leur texte en travail. Un des plus influents, Cocyclics.org, se présente comme un site d'entraide entre jeunes auteurs SFFF (science-fiction, fantasy, fantastique). "Les bêta-lectures s'échangent sur des forums Internet, explique Maëlig Duval, administratrice du site et auteure. L'idée de base est de se relire entre auteurs afin de s'aider mutuellement, par des critiques constructives, à améliorer ses textes avant soumission à un éditeur."

Le travail porte sur des extraits de romans et des nouvelles, mais aussi sur des synopsis de romans et des romans entiers. "Ces sections-là sont en accès restreint pour des raisons de protection des auteurs, ce qui leur permet d'être particulièrement libres et à l'aise dans les échanges y ayant lieu", précise Maëlig Duval, qui ajoute que cette poignée de bêta-lecteurs (une cinquantaine environ) forme le "collectif Cocyclics" et regroupe des auteurs "confirmés". Un principe qui n'est pas sans rappeler les cercles de lecteurs aux Etats-Unis et qui séduit de plus en plus d'éditeurs des littératures de l'imaginaire.

"Le principe est très bon, estime Simon Pinel, directeur éditorial chez Critic, car les manuscrits qui en proviennent sortent généralement du lot. C'est un plaisir, les textes ont été lus et relus, ils arrivent sans fautes d'orthographe et dans une version où il reste en général peu de choses à retravailler." Autre avantage pour les éditeurs : l'envoi de manuscrits est le plus souvent ciblé. "Les manuscrits collent à la ligne éditoriale et aux collections de la maison d'édition à laquelle ils sont adressés", détaille Simon Pinel, qui reconnaît que si la bêta-lecture ne remplace pas l'éditeur, elle lui est d'une aide précieuse.

17.02 2015

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