7 MARS - PREMIER ROMAN France

Au terme de ses études de lettres, Antoine, 35 ans, est vaguement pigiste pour des sites Web, à qui il donne des chroniques sur la Beat generation, sujet qu'il connaît par coeur. Aux murs de sa chambre pourrie, véritable capharnaüm de célibataire négligent et négligé, trônent des posters de William Burroughs avec Francis Bacon, de Mick Jagger et de Keith Richards, son héros, son dieu. Car le garçon est un grand fan de rock, des Stones surtout, dont les titres des chansons ornent d'ailleurs presque tous les chapitres du présent roman, en plus de son titre. Son père, avant de tomber dans le coma (et de mourir vingt ans plus tard), lui a légué sa Fender Telecaster 69, sur laquelle il s'escrime. Et, quand il aura réussi, il s'offrira aussi une Les Paul 57 Black Beauty.

Quand il n'écrit pas, Antoine improvise des jigs sur le toit de son immeuble, à quoi il convie Valentine, son ex, réapparue dans sa vie quinze ans après, qu'il aime encore comme au premier jour et tente maladroitement de reconquérir. Ou encore Sophie, la rouquine du quatrième, qui en pince pour lui. Dans sa vie, il y a aussi Mathilde, sa mère, une sacrée enquiquineuse, mais aussi son principal sponsor. Et Catherine, l'infirmière-strip-teaseuse du père, qui ne répugne pas à venir se glisser dans le lit du fils. Jusqu'à ce qu'apparaisse un jour Léon Chevalier, un inquiétant flic rocker (encore un), sosie de Willy DeVille, qui mène l'enquête sur les morts, bizarres et successives, d'une paire de vieux jumeaux louches et pédophiles. Antoine, qui en a croisé un à la sortie du lavomatic où il passe sa vie, est d'abord interrogé en tant que suspect possible, puis une amitié naîtra.

Mais le vrai truc d'Antoine, c'est écrire ; un roman, un jour, mais surtout ses chroniques, qui finissent par trouver un éditeur, et remporter un joli succès. De là à partir s'installer à Londres sur les traces de ses idoles pour oublier Paris, ses amours, ses emmerdes et ses deuils, et se construire, il n'y a qu'un pas, qu'il finira par accomplir.

Daniel Janneau, guitariste amateur lui-même et qui travaille dans l'audiovisuel, signe là un premier roman générationnel et peut-être un peu autobiographique, bien construit et vivement écrit, attachant, dans un univers où l'on se sent comme chez soi.

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