A l'évidence, pour nous, Français, et nos alliés de l'époque, la commémoration de l'armistice de novembre 1918 est un jour de liesse. On y célèbre la victoire sur l'envahisseur allemand, le « Boche » détesté et ses alliés, la paix retrouvée, et le retour, croyait-on, aux années d'insouciance, à la Belle Epoque. Non sans en tirer des enseignements pour la nôtre aujourd'hui, toutes différences gardées.
Antoine Gallimard, pour sa part, en collaboration avec la Mission Centenaire 14-18, a demandé à une trentaine d'écrivains de s'exprimer sur cette notion d'« armistice », et ce qu'elle représente pour eux. Un certain nombre ont évoqué leur arrière-grand-père ou grand-père, l'un tué en 1917 pour Pierre Bergounioux, l'autre « gueule cassée » pour Marc Dugain, qui en a tiré un roman magnifique. D'autres ont pris du champ, imaginant, comme Carole Martinez, la lettre d'un poilu qui sait qu'il va mourir à son fils de 10 ans. Mais le volume se veut aussi cosmopolite : François Cheng évoque le sort des 10 000 travailleurs chinois morts pendant la Grande Guerre, Akira Mizubayashi opère un rapprochement avec Hiroshima, et Scholastique Mukasonga ne peut s'empêcher de penser au génocide des Tutsis du Rwanda, en 1994.
Le volume, dirigé par Jean-Marie Laclavetine, est illustré de gravures et d'estampes d'époque, choisies par l'historienne d'art Marine Branland, lesquelles font parfaitement sens.
Armistice - Coordonné par Jean-Marie Laclavetine
Gallimard
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 35 euros ; 304 p.
ISBN: 9782072779602