Annulées, reportées ou remaniées, les manifestations littéraires du printemps et de l'été 2020 ont fait les frais du coronavirus. Malgré la crainte de nouvelles directives préfectorales, les responsables des salons maintenus en cette rentrée abordent le défi « déterminés à ne pas baisser les bras face à la crise », explique la commissaire générale Marie-Madeleine Rigopoulos. Privé de son grand chapiteau pour ne pas rassembler trop de monde, le salon nancéien, présidé par Leïla Slimani et qui s'étend exceptionnellement sur dix jours, du 11 au 20 septembre, a conservé intacte sa programmation (200 auteurs invités pour des rencontres suivies de dédicaces), mais instauré une billetterie gratuite afin de respecter les jauges de spectateurs. Même esprit combatif pour le salon Livres dans la Boucle, à Besançon, qui fédère d'ordinaire plus de 30 000 visiteurs. « Il aurait été bien plus dramatique d'annuler que d'absorber les surcoûts liés au respect des gestes barrières », relève l'organisatrice Christine Bresson. Le format est inédit pour les 180 auteurs de la rentrée littéraire et 40 écrivains régionaux conviés à cette cinquième édition : les rencontres musicales (Olivia Ruiz en ouverture, par exemple) s'étalent sur trois week-ends au lieu d'un, entre fin septembre et début octobre, avec des jauges limitées entre 50 et 100 personnes.
Les festivals de plus petite taille, comme Livres en vignes, 80 auteurs littéraires et culinaires réunis dans le vignoble bourguignon les 26 et 27 septembre, affrontent d'autres problématiques. « Mes partenaires institutionnels ont maintenu leurs financements sans les augmenter et je dois aller chercher les privés à la force du poignet », témoigne Évelyne Philippe, chef d'orchestre de la manifestation. Les intérieurs aérés du Château du Clos de Vougeot ont été repensés en trois espaces avec un sens de circulation, pour ne pas laisser le virus gâcher la fête présidée par Yann Queffélec. Le même week-end se tiendront Les Correspondances de Manosque, au programme inchangé au moment de notre bouclage. La coorganisatrice, Evelyn Prawidlo, qui reste à l'écoute des futures directives, a été plus impactée sur le festival parisien Italissimo dont la cinquième édition a été décalée d'avril à la deuxième semaine d'octobre. « Pour l'instant, les auteurs italiens maintiennent leur présence », se félicitait-elle fin juillet.