Librairie

« Soixante-dix ans d’existence, c’est assez extraordinaire, cela montre la pérennité de l’entreprise et la fidélité des clients à la Fnac. A l’origine, celle-ci est née d’une idée : d’un modèle alternatif de commerce, beaucoup plus proche des clients que de l’industrie, créé par des gens qui avaient des convictions trotskistes », explique le P-DG, Enrique Martinez.

Entré dans l’entreprise en 1998 pour diriger la Fnac de Lisbonne, le dirigeant espagnol a successivement piloté la péninsule ibérique, le Brésil et l’Europe du nord. Avant de se charger de l’intégration de Fnac Darty en 2016, et de succéder à Alexandre Bompard à la tête du groupe l’année suivante. Il nous rappelle comment, apparue sur le marché de la photo en 1954, la Fnac s’est développée dans le son, le disque… « Au fil du temps, nous avons été capables de nous adapter aux révolutions digitales et de survivre aux transformations des modes de consommation, tout en gardant une marque forte et des clients très engagés. »

C’est seulement en 1974 que la Fnac a élargi son offre au livre, à l’occasion de l’ouverture du magasin de Montparnasse, d’une superficie plus importante que les précédents. « Il s’agissait là aussi de proposer une offre de librairie permettant l’accès de la culture à tous. Le modèle a eu un succès incroyable et s’est donc développé dans toute la France et à l’international. »

En 1981, l’enseigne s’oppose à la loi sur le prix unique du livre. « La Fnac voulait rendre un produit d’élite accessible à tous. Mais avec le recul, on voit que la législation a clairement protégé le secteur et permis la richesse du réseau de maisons d’édition, de la diffusion et de la distribution. »

Un constat qui a amené un changement de philosophie de l’enseigne vis-à-vis du livre. « Nous nous sommes aperçus que nous n’avions pas besoin de “casser” le prix du livre puisque celui-ci est également accessible en formats poches, en digital, ou de seconde main. »

4 000 événements par an

La politique de la Fnac vise dont plus à susciter le trafic dans ses magasins et sur son site. « Chaque année, nous organisons plus de 4 000 événements, des rencontres littéraires, des présentations, des expositions. Grâce au site L’Éclaireur, qui enregistre des audiences impressionnantes avec 1,5 million de visiteurs par mois, nous animons une communauté de passionnés et l’un des médias culturels les plus visibles. C’est notre façon de nourrir les goûts autour des produits que l’on distribue. »

Pour Enrique Martinez, la culture, et particulièrement le livre, sont des marchés de l’offre : « Il faut avoir une offre attractive et investir dans la création. Par exemple, depuis le lancement du prix du roman Fnac en 2002, nous contribuons à révéler des talents qui ne figurent pas forcément parmi les best-sellers de la rentrée littéraire. Et nous leur permettons de bénéficier d’une couverture médiatique qui booste leur carrière. »

Capacité de prescription

Une philosophie qui s’applique à tous les arts pour lesquels la Fnac « a une capacité de prescription ». Et qui préside à la célébration des 70 ans de la Fnac. « Le prix du roman de la Fnac, le 24 septembre dernier, a marqué le coup d’envoi de cette campagne anniversaire qui se veut une consécration de la fidélité de nos clients. »

Il y aura également plusieurs temps forts autour de la photographie. « La Fnac a toujours été engagée auprès de la création photographique, qu’elle a soutenue avant même sa reconnaissance artistique, avec la création de galeries dès 1966. Puis en créant une collection dès 1978. » Cette histoire sera racontée à travers un livre (1) et une série d’expositions (2) montées spécialement pour cet anniversaire. Alors qu’une sélection d’anthologies, d’édition collector et de produits spéciaux marquera également cet anniversaire.

(1) Regards, Un siècle de photographie, de Brassaï à Martin Parr, sous la direction de Quentin Bajac (Éditions Gallimard)
(2) La grande expo au salon de la Photo du 10 au 13 octobre 2024 à la Grande Halle de la Villette (https://www.lavillette.com/manifestations/salon-de-la-photo/), puis à Paris Photo et à aux Rencontres de la photographie d’Arles.

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