Le monde de l’édition de jeunesse est en émoi. Les éditions Actes Sud Junior, dirigées par Thierry Magnier, ont reçu une lettre de la « Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à la jeunesse » incriminant Quand les trains passent, de Malin Lindroth et Kaïna-Marseille de Catherine Zambon, deux titres de la collection « D’une seule voix » qu’elle juge « susceptibles de heurter la sensiblité d’un lectorat jeune, notamment en raison de passages emprunts d’une certaine violence, de nature à générer un sentiment de malaise chez un lecteur non averti ».

Rappelant l’article 2 de la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, et tout en reconnaissant « la qualité littéraire et poétique indéniable » de ces textes, la commission réclame que la mention d’un âge minimal de « 15 ans » soit portée en quatrième de couverture.

Parallèlement un article du Monde des livres, intitulé Un âge vraiment pas tendre. Suicide, maladie, viol... Pourquoi les livres destinés aux adolescents sont-ils si noirs ?, sorti pendant le Salon de Montreuil, a mis le feu aux poudres et provoqué la réaction de l’éditeur.

Dans une lettre transmise aux professionnels le 10 décembre, qu’il signe ainsi que les directrices de collection Jeanne Benameur et Claire David et l’éditeur François Martin, Thierry Magnier souligne que « ces monologues sont des textes d’auteurs. Cela veut dire que chaque mot en a été pesé, qu’un écrivain a passé du temps de sa vie à faire advenir ce qui peut être partageable, universel, quel que soit l’âge ».

La Maison des écrivains, la Charte des auteurs et illustrateurs pour la jeunesse, l’Association des libraires spécialisés pour la jeunesse et nombre de bibliothécaires ont déjà apporté leur soutien.