Ces fermetures font partie des mesures du plan, annoncé officiellement le 9 juin, qui suscite le plus la colère des habitants qui ont mis en place des comités de soutien et lancé des pétitions. Lundi 11 juillet, le conseil municipal a dû être reporté à une date ultérieure en raison d’une manifestation réunissant des usagers, des employés municipaux et des représentants syndicaux et politiques, qui ont entravé le déroulement des débats.
Aucune concertation
Le fait que le plan ait été élaboré sans concertation, par une municipalité qui prône la co-construction, ajoute au mécontentement. Un choix que Corinne Bernard, maire adjointe Cultures assume, de même que les fermetures: "Nous voulions éviter que chaque quartier défende sa cause au détriment des autres. Nous avons choisi les établissements en fonction de critères objectifs".
Les trois bibliothèques vouées à la fermeture font partie des plus petites du réseau (350 m2 pour la bibliothèque Alliance), des moins ouvertes (12 heures hebdomadaires pour la bibliothèque Hauquelin, 10 pour la bibliothèque Prémol) et de celles qui ne présentent aucune possibilité d’agrandissement.
Budget maintenu pour la lecture publique
Comme l’ensemble des villes de France, Grenoble doit faire face à une baisse des dotations de l’Etat qui s’élève pour elle à 17 millions d’euros pour la période 2013-2017. Les fermetures de bibliothèques permettront de réduire la masse salariale du réseau par le non-remplacement de 13 agents (sur un total actuel de 198 salariés) qui partiront à la retraite au cours des trois prochaines années. Le budget alloué aux trois bibliothèques sera récupéré par la mairie, mais le reste du budget du réseau de lecture publique (8,3 millions d’euros dont 7,4 consacrés à la masse salariale actuellement) sera maintenu, affirme l’élue, qui met en avant les nombreux projets prévus par ailleurs pour les bibliothèques. "Nous sommes dans une démarche globale d’évolution du réseau, et pas seulement dans un contexte de fermeture".
La bibliothèque Kateb Yacine aura enfin une section jeunesse à la rentrée 2017. Elle cédera l’artothèque à la bibliothèque d’étude et du patrimoine qui verra son hall entièrement réaménagé pour le transformer en lieu de vie convivial, et qui aura pour la première fois une collection en prêt constituée de 18000 livres qui ne sont pas destinés à la conservation.
Un projet de grand équipement
Un autre programme prévoit en 2018 ou 2019 le regroupement de la bibliothèque internationale avec la Maison de l’internationale, située en plein centre-ville, et la bibliothèque jeunesse Jardin de ville mitoyenne. Grenoble devrait également se doter dans les prochaines années d’un grand équipement de lecture publique métropolitain qui lui fait actuellement défaut.
"C’est toujours un crève-cœur de fermer des bibliothèques, reconnaît Annie Brigant, directrice du réseau de lecture publique de Grenoble. Mais nous ne voulions pas garder des équipements ouverts avec une qualité de service dégradée".