20 mars > Jeunesse France

La pluie réveille un petit enfant de sa sieste. Les gouttes rayent le paysage alentour. Vite ! Il faut mettre son ciré et aider maman à aller chercher le linge qui sèche. Sous les gouttes, tout change. Ça sent bon, la terre absorbe l’eau. Mais voilà déjà que le ciel s’éclaircit. Le soleil se montre à nouveau et les flaques reflètent le paysage. Papa va remettre le linge à sécher, mais le chien s’ennuie toujours autant dans sa niche. Bref, c’est la vie comme elle va. C’est simple, c’est éternel. C’est beau et juste comme un haïku. Un élément météorologique, un indice sur une saison, bref trois fois rien suffit à donner son assentiment au monde, avec en même temps la conscience aiguë que tout change à chaque instant de sa vie. Et que le passé n’est bientôt plus présent que sous la forme de traces. Cet album minimaliste, signé Junko Nakamura, permet une entrée en douceur dans le printemps. Cette native de Tokyo, aujourd’hui plasticienne à Paris, excelle dans cet art du dépouillement et de la suggestion. Que l’artiste représente une corde à linge où se balancent une nappe et un habit, un chat qui dort ou un paysage métamorphosé par la pluie, son dessin simple et gai, à la limite du naïf, laisse toujours une place au vide, ce qui lui confère un charme légèrement mélancolique et reconnaissable. Oh, qu’on aimerait encore avoir 3 ans pour avoir le bonheur de gober ces images pour la première fois ! Fabienne Jacob

13.03 2014

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