Avec douze quotidiens, un groupe de radio-télévision public (RTS) et de nombreuses chaînes et radios privées pour 1,8 million de francophones, la Suisse romande est bien pourvue en médias, et les éditeurs disposent d’une bonne couverture de leur production.
Début février, la fermeture soudaine du magazine L’Hebdo, suivie de 20 licenciements à la rédaction du quotidien Le Temps, tous deux propriété du groupe Ringier, a soulevé d’autant plus d’inquiétude que "les médias écrits sont très prescripteurs en Suisse", souligne Caroline Coutau, directrice de Zoé.
Anticipant la fermeture de L’Hebdo, avec lequel il avait un partenariat, le réseau Payot a lancé son propre trimestriel littéraire Aimer lire. Fin 2016, La Tribune de Genève et 24 heures avaient aussi réduit leurs effectifs.
"Avec six pages dans notre édition du week-end, le livre occupe une place prépondérante qui nous distingue de nos concurrents, et qu’il n’est pas question de réduire, bien qu’il ne rapporte quasiment pas de publicité", insiste Stéphane Benoit-Godet, rédacteur du Temps, titre issu en 1998 du Journal de Genève. "Même les libraires français lisent les pages livres du samedi", a constaté Caroline Coutau.
Mais là aussi, il faut chercher des diversifications pour conforter l’audience : Lisbeth Koutchoumoff et Eléonore Sulzer, les deux journalistes et critiques attitrées du Temps, se sont faites youtubeuses. Le quotidien a organisé son premier atelier d’écriture avec l’auteure de polar Donna Leon, et un premier dîner-conférence avec le sociologue David Lebreton.