Il y a trente ans, Antoon Krings donnait vie à « Mireille l’abeille », le tout premier personnage de ses « Drôles de petites bêtes ». Depuis, 72 autres animaux bariolés ont vu le jour sous le crayon de l’artiste et 21 millions d’exemplaires se sont vendus à travers le monde. Pour célébrer cet anniversaire, l’artiste et son cortège de petites bêtes font la Une de plusieurs événements estivaux.
Du 24 mai au 13 juillet, les plus petits comme les adultes empreints de nostalgie sont invités à découvrir les premières esquisses de l’artiste, rassemblées dans une exposition à la librairie Gallimard. Des patchs, des puzzles et même des impressions d’art seront spécialement à la vente. Du 1ᵉʳ juin au 31 janvier 2025, le domaine national de Saint-Cloud met aussi cette création de plus de 30 ans à l’honneur en érigeant 20 panneaux dédiés dans le petit parc.
L’auteur et illustrateur jeunesse partira aussi, comme une rockstar, à la rencontre de son public sur l’ensemble du territoire. Par-delà les échanges et séances de dédicaces prévues, entre autres, à Chartres, Lille, Paris, Bastia, Rennes, Angoulême ou encore à Brive-la-Gaillarde, il présentera sa nouvelle protagoniste, Lily Pissenlit, au cœur d’un album à paraître le 23 mai. Un alphabet des drôles de petites bêtes suivra en août.
Une vocation précoce
Né en 1962, Antoon Krings grandit à Douai, bien que ses racines le relient – coïncidence amusante – au folklore nordique. Biberonné à la littérature anglo-saxonne, il passe des heures, enfant, dans le jardin de ses grands-parents, et dessine son émerveillement lorsqu’il scrute ce micro monde, à ses pieds. Encouragé par ses parents, il intègre l’école d’art Penninghen à Paris, qu’il quitte prématurément en raison de certaines mauvaises notes.
Après un séjour à Londres, l’artiste en herbe intègre le studio du styliste Emanuel Ungaro, auprès duquel il travaille cinq ans, avant de choisir la voie de l’indépendance. « Je ne voulais plus dessiner pour les autres, je voulais jouer ma propre partition, être à la fois le compositeur et l’interprète », confie-t-il dans un communiqué publié par Gallimard. Ses inspirations lui viennent de tous les horizons artistiques : les frères Grimm, Andersen, Marcel Aymé, comme les peintres Monet ou Dürer, les illustrateurs Grandville et Maurice Sendak.
Le manège aux drôles de petites bêtes
En 1990, il crée pour l’École des loisirs le personnage de Norbert, qui sera racheté par Hyperion, la maison d’édition de Disney. Trois ans plus tard, remarqué par l’éditrice Colline Faure-Poirée, Antoon Krings rejoint Gallimard Jeunesse où il crée Pickpocket : les aventures de Fennec le futé, récompensé de la mention spéciale du prix graphique à Bologne et porté à l’écran. L’artiste, qui n’a jamais égaré son âme d’enfant et n’a eu de cesse de cultiver son jardin imaginaire, dessine pour la première fois, en 1994, le visage rond de Mireille l’abeille et sa maisonnée abritée par un rosier.
Après l’apidé féru de miel, Antoon Krings imagine Léon le bourdon, Siméon le papillon et de nombreuses autres créatures aux malices et caprices humains, dont la notoriété devient internationale. Pour leur donner du mouvement et ravir les enfants, une première série animée est diffusée en 2001. Quinze ans plus tard, l’auteur, dont le travail s’est imposé comme une référence de la littérature jeunesse, donne son nom à une médiathèque à Fourmies, dans le nord. En 2016, Antoon Krings co-réalise son premier long métrage, Drôles de petites bêtes, aux côtés d’Arnaud Bouron, qui sera suivi, en 2019, d’une seconde série animée produite par France Télévisions.