30 mars > BD France

Un trait très fin sur le fond blanc. Deux dessins par page, ni cases, ni limites. Si saudade, un mot portugais qu’une chanson de la Cap-Verdienne Cesaria Evora a porté dans les foyers du monde entier, signifie "mélancolie", une mélancolie teintée de nostalgie, celle de Fortu est infinie. Le dessinateur et graphiste, qui a surtout publié des albums pour enfants, a rassemblé dans Saudade quinze histoires qui portent au vague à l’âme en exprimant la douleur qui ressort d’événements courants.

Chacune est racontée à la première personne par un personnage abîmé par la vie. Fortu dispose son monologue sous ses dessins. Dans "Adieu", voici un homme pour qui "ça devait être autrement". Sa maison est silencieuse, sa femme sous calmants. On n’en dira pas plus pour ne pas déflorer le propos. Dans "Le café" se retrouvent deux amoureux. Pourtant la femme va rompre avec le narrateur. "Retraite" met en scène un pot de départ dans une entreprise d’imprimerie, "Ecole" une institutrice qui observe un à un ses élèves.

Enfin il y a "Saudade", qui donne son titre au recueil. Un vieil immigré portugais revisite son passé et interroge sa place dans le monde. Une question dont Fortu fait, en 160 pages, implacablement le tour.

Fabrice Piault

18.03 2016

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