Alors qu'elle décernait le 15 août dernier son deuxième prix Loin du marketing à l'écrivain Pierre Autin-Grenier et fêtait il y a trois semaines ses 16 ans, la librairie la Voix au chapitre de Saint-Nazaire est menacée par un trou de trésorerie.

Il lui faut trouver avant la fin du mois entre 6 000 et 7 000 euros pour rétablir son équilibre financier. Son combatif patron, Gérard Lambert-Ullman, a donc décidé de faire appel à ses clients en relançant un système des bons d'achat.

Le principe est simple : les clients qui le souhaitent avancent une certaine somme qu'ils peuvent ensuite dépenser en achat de livres. Ce procédé avait déjà soutenu la librairie lorsque Cultura et un Forum espace culture s'étaient installés simultanément dans la ville, entrainant une perte de 40% de son chiffre d'affaires.

Un premier semestre très difficile, notamment la période estivale, traditionnellement morne à Saint-Nazaire, ville ouvrière de 70 000 habitants, conjugué à des avances de trésorerie pour des salons et des retours crédités tardivement ont provoqué ce déficit, qui a lui-même entrainé le blocage des comptes chez certains distributeurs.

Or, « ce blocage est un étranglement qui peut s'avérer mortel, estime Gérard Lambert-Ullman. Si la librairie se trouve limitée dans sa possibilité de commander des livres durant ce dernier trimestre, qui est toujours la période de l'année où elle travaille le plus, ses difficultés s'en trouveront augmentées d'une manière cruciale. »

Sur la période 2009-2010, l'exercice de la librairie est clôt fin août, le CA s'élevait à 88 000 euros pour un bénéfice « symbolique » d'une centaine d'euros. Sur 70 m2, la Voix au chapitre accueille environ 5 000 titres.