L'Association internationale des libraires francophones (AILF) vient de mettre en ligne sur son site Internet (
www.librairesfrancophones.org) ses recommandations aux ministres de la Culture des quinze Etats composant la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), quelques mois après avoir lancé ce projet lors de son séminaire réunissant les libraires africains à Abidjan en novembre dernier.
Sous l'impulsion de René Yédiéti, directeur de la Librairie de France en Côte d'Ivoire, l'AILF formule quatre grandes préconisations
«en faveur de l'élaboration d'une politique nationale», afin de soutenir la librairie indépendante locale et, plus généralement, la chaîne du livre.
Il s'agit tout d'abord d'
«améliorer l'accès aux appels d'offres et aux marchés publics pour les librairies locales». L'AILF recommande de proposer les appels d'offres publics en priorité aux libraires locaux, de les parcelliser
«afin que tous les libraires puissent y répondre», et d'introduire des critères qualitatifs.
L'
«exonération des taxes douanières et de TVA sur le livre» est la deuxième préconisation de l'AILF, qui vient de réaliser,
«à la demande du ministère de la Francophonie et avec le soutien du Centre national du Livre», une enquête sur les
«frais d'approche des libraires à l'étranger». Elle établit que plusieurs pays d'Afrique francophone subsaharienne (et d'autres régions du monde) pratiquent des taxes douanières qui renchérissent le coût du livre. Le document à destination des ministres de la Culture de la Cédéao figure d'ailleurs à la fin de cette enquête.
Il s'agit ensuite d'
«accompagner les libraires dans leurs initiatives de sensibilisation au livre et à la lecture», notamment à travers la Caravane du Livre.
Enfin, l'AILF incite les ministres de la Culture à
«identifier et soutenir les véritables acteurs de la chaîne du livre». Car, écrit l'association,
«en l'absence de véritable structure de formation aux métiers du livre, il est primordial de soutenir toute initiative de professionnalisation», à travers les associations de professionnels notamment. Alors que se développent des initiatives numériques, l'AILF met en garde:
«il est important de veiller à ne pas encourager certains outils alléchants pour les universités ou bibliothèques nationales comme le matériel permettant une impression à la demande du type «On demand books»
mettant en péril l'ensemble de la chaîne du livre locale et remettant en cause tout l'héritage culturel et le professionnalisme des maillons de cette chaîne».
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Voir aussi notre enquête «L'Afrique joue local», publiée ce vendredi 15 février dans
Livres Hebdo.