20 mai > Roman Afrique du Sud

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

Tous les Rastignac, tous les Bel-Ami du monde peuvent aller se rhabiller. Piet Barol, le délicieux héros inventé par Richard Mason, les distance de cent coudées. Il est jeune, beau, irrésistible, brillant, cultivé, artiste, ambitieux. Mais pauvre, très pauvre. Aussi, sans scrupule aucun, va-t-il mettre au service de sa féroce volonté d’échapper à son destin malheureux, de réussir à tout prix, les atouts dont le Seigneur l’a doté.

« Montant » en 1907 à Amsterdam, Piet, 24 ans, parvient à se faire engager chez les richissimes Vermeulen-Sickerts, dont le père, Marteen, a fait fortune en construisant des hôtels de luxe. C’est aussi un collectionneur avisé, et un grand mystique, qui fait pénitence et se mortifie. Sa femme, la fière et pieuse Jacobina, veille sur sa maison et ses enfants : Constance et Louisa, les filles, et Egbert, le petit dernier, un enfant difficile, presque autiste, qui vit dans son univers à lui, joue fanatiquement du piano et refuse de sortir de sa chambre. Piet, à qui sa défunte mère, en dépit de leur misère, a assuré la meilleure des éducations, sera donc son précepteur, chargé de lui enseigner ce qu’il sait, et surtout de tenter de le sociabiliser.

En quelques mois, Piet fait merveille. Il séduit le père par son sérieux, ses compétences et sa modestie, lequel songe à lui confier des tâches moins subalternes. Il charme la mère, avec qui il aura même une liaison ancillaire. Et il parvient à « décoincer » le fils, en lui accordant toute son attention. Du côté des filles, en revanche, on est plus mitigé : comme il a refusé leurs avances, elles se méfient de lui, le soupçonnant de quelque duplicité. Il n’est pas jusqu’aux domestiques qui ne craquent pour le beau garçon : Blok, le vieux majordome (qui n’obtiendra pas ses faveurs) et Didier, le jeune valet, avec qui se nouera une amitié amoureuse, jusque sur le paquebot L’Eugénie, que Piet emprunte en 1908 pour aller faire sa vie en Afrique du Sud un peu précipitamment à la suite d’un incident - qu’on ne dévoilera pas ici, bien entendu.

Sur le bateau, où il n’a pas les moyens de la première classe, il ronge son frein, s’angoisse sur son avenir, bien incertain. Mais les bonnes fées ne l’ont pas abandonné. Didier, devenu steward, lui apporte son aide, et il charme aussi bien Jay Gruneberger, un businessman américain expert en massages, que Stacey Meadows, une cantatrice anglaise, aventurière elle aussi et peu regardante quant à la morale, avec qui il va former un couple aussi épris qu’inattendu. En 1908, ce sont donc le vicomte et la vicomtesse Pierre de Barol qui débarquent à Capetown, bien décidés à se tailler une chouette place au soleil… La suite de leurs aventures nous sera contée par Richard Mason, lequel, selon son éditeur, est en train d’y travailler présentement.

Le lecteur s’en réjouit et l’attend déjà avec impatience, qui ne peut qu’être séduit à son tour par ce Séducteur, roman brillant et tout en malice, gentiment immoral, délicieusement exotique.

J.-C. P.

Les dernières
actualités