Mes chers amis, je sais que c’est avec une certaine émotion que vous me retrouvez aujourd’hui, puisque vous étiez totalement désespérés à l’idée que je vous quitte. Je le sais, je sens les vibrations intimes entre nous, et je m’excuse encore pour ma faiblesse de lundi dernier. Que peut pousser un écrivain aussi stakhanoviste que moi à ne pas rédiger son blog du lundi matin ? Franchement, je vous le demande. Difficile d’écrire quand le corps tangue. Pour écrire, il faut réserver l’ennui du reste, s’extirper des palpitations de sa vie. Avez-vous remarqué que je viens de vous noyer dans une phrase conceptuelle et parfaitement floue (ma méthode d’embrouille) ? Je reviens de Deauville où j’étais invité au salon du livre consacré au Jazz. En tant que romancier qui a lamentablement raté une carrière de jazzman, j’étais parfaitement le cœur de cible. Salon simple, convivial, humain, deux jours de bonne humeur légère, comme une bulle. Un détail important : le code d’entrée de l’hôtel était le 1418. J’ai décidé de ne vous donner que des informations essentielles dans ce blog maintenant. J’étais aussi invité pour animer un débat sur les liens entre Polar et Jazz. Bon, cela reste entre nous. On arrondit ses débuts de mois, comme on peut. En fait, j’aime bien l’idée de faire parler les autres. Je ne suis finalement pas encore enseveli sous l’égocentrisme, malgré les hordes de commentaires émoustillés qui ponctuent en permanence ce blog en passe de devenir mythique. Je ne peux pas citer toute cette brochette de gens chabadababa rencontrés sur place. Ou alors, je transforme ce blog en liste de noms (douteux). Juste dire une chose sur l’organisation. Ils ont eu une très bonne idée : l’aller-retour en bus. Quand on monte dedans, on a trente ans. Quand on redescend, on en a quinze. J’avais l’impression de sortir d’une colonie de vacances, et que mes parents seraient là pour venir me chercher. Dans le bus, Thomas Clément nous a montré le meilleur de ses vidéos. C’était hilarant vraiment. Et avec tant de cheveux lisses. Allez faire un tour chez lui : http://clement.blogs.com/ , mais revenez vite me voir. Quelques jours avant, je suis passé chez Gallimard pour rencontrer les représentants. Pour la première fois, j’ai tenté de résumer mon prochain roman. Il faut vraiment que je travaille ma capacité à parler de mon œuvre (mais qu’ai-je donc voulu dire page 122 ?). Et puis, il faut que je change de look aussi. S’entourer d’une météorite ne peut avoir d’autre conséquence. Une météorite du presque qui est aussi une relookeuse internationale. A l’heure qu’il est, elle relooke une chaîne de télévision (surtout au niveau du bas de l’écran). Ainsi, je vais changer de lunettes, je voulais vous l’annoncer en exclusivité mondiale (quand je pense qu’au départ de la rédaction de cette chronique, je voulais vous parler du texte d’Hannah Arendt sur Walter Benjamin ; suis-je perpétuellement voué à une lente dégradation entre mes ambitions initiales et leurs accomplissements ?). Je sais que ce scoop ne vous laisse pas indifférent. Voilà vous en savez beaucoup sur moi maintenant, que voulez-vous que je vous dise, c’est l’amour flou. *** Les trois vœux de Karine Tuil : 1 - Que le prochain roman de David Foenkinos figure sur les listes de tous les prix littéraires en septembre 2007. 2 - Que David Foenkinos obtienne le prix Goncourt en novembre 2008. 3 - Que les livres de David Foenkinos soient traduits en Molvanie.

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