Associée à l’action et à la créativité, l’année du Cheval, sous le signe duquel est placée 2014 selon l’horoscope chinois, est de bon augure. Tant mieux car, au sortir d’une année plutôt sombre, les éditeurs savent qu’ils vont devoir être particulièrement créatifs pour surmonter les défis qui s’offrent à eux. Ils repartent en tout cas à l’offensive avec beaucoup de conviction, comme le soulignent les témoignages que nous avons recueillis pour l’« Evénement » de ce numéro. Les stratégies 2014 que nous ont confiées quelques patrons de maisons d’édition montrent une confiance dans l’avenir dont on avait un peu perdu l’habitude. Un parfum de sortie de crise imprègne ce début d’année.
Un temps déstabilisés, ils ont pris acte des changements intervenus et ont décidé de façon pragmatique d’en tirer parti.
C’est le cas d’Olivier Bétourné, le P-DG du Seuil, qui crée avec Pierre Rosanvallon un nouveau label pour des livres offrant la parole aux sans-grades ou aux oubliés de la société civile, prolongés par un site mettant à profit la fluidité des réseaux sociaux pour faire remonter des expériences de vie habituellement peu médiatisées.
C’est aussi celui de Claude de Saint-Vincent, DG de Média-Participations, à qui le numérique fournit les moyens de partir à la conquête des marchés internationaux. Chez Flammarion, Gilles Haéri prône l’offensive, pour« faire mentir la crise ».
Mais c’est le président du groupe Albin Michel Francis Esménard qui, en rachetant cinq des librairies mises en vente par Chapitre, apporte la plus grande preuve de confiance dans le secteur du livre. Alors que les Cassandre n’ont cessé de pronostiquer la fin de la librairie physique, pour la première fois de son histoire, Albin Michel devient donc aussi libraire. Un signal fort à l’aube de cette nouvelle année.