Le 17 décembre, Largo Winch sera aussi une star de cinéma. Dix-huit ans après le premier volume de la série de bandes dessinées de Van Hamme et Francq, leur héros milliardaire passe au grand écran au moment où il atteint sa majorité, même si ses aventures avaient déjà fait l'objet d'une série télévisée de 39 épisodes de 52 minutes diffusés en 2001 sur M6.
Superproduction internationale de 24 millions d'euros réalisée par Jérôme Salle sur un scénario romanesque qui reprend la trame des deux premiers tomes, sur fond d'OPA et d'héritage contesté, Largo Winch a des allures de thriller américain et devrait conquérir un large public durant les fêtes.
Même si le siège du groupe W y a été délocalisé de New York à Hong Kong, le film a su conserver l'essentiel de la bande dessinée pour ne pas décevoir les fans.
Incarné par l'humoriste Tomer Sisley, le personnage de Largo Winch, n'a rien du héros classique hollywoodien mais, pour Jean Van Hamme, si “Tomer Sisley ne ressemble pas physiquement au Largo Winch de la bande dessinée, (...) il est proche de celui des romans” que l'auteur avait publié avant d'en faire une saga dessinée (six titres parus au Mercure de France entre 1977 et 1980) et qui seront réédités en novembre chez Milady.
Défi pour la BD francophone au cinéma
Bénéficiant d'un imposant plan marketing depuis les débuts du tournage, le lancement du film va continuer à monter en puissance en s'appuyant sur la parution, le 5 novembre à 450 000 exemplaires, du volume 16 de la série BD, La voie et la vertu (Dupuis, “Repérages”), suite des Trois yeux des gardiens du Tao paru en 2007, dont les planches sont prépubliées dans l'hebdomadaire Challenges depuis le 2 octobre.
Une édition spéciale du premier tome de Largo Winch est prévue simultanément tandis que, lors de la sortie du film, les volumes 7, 8, 9 et 10 seront disponibles pour compléter le coffret de l'édition fourreau.
Si le krach financier ne semble pas atteindre le patron du groupe W, la version cinématographique de ses aventures constitue pourtant un défi pour la bande dessinée francophone, dont les adaptations ont connu plusieurs échecs (Iznogoud, Lucky Luke, L'enquête corse, Michel Vaillant, Blueberry) et seulement un franc succès : Astérix.