Au lendemain de la parution, au Cherche-Midi, de son réquisitoire sur les dessous de la police
(lire notre article du 11 octobre), Sihem Souid, ancienne de la PAF, devait passer devant le tribunal correctionnel de Créteil, vendredi 15 octobre, pour avoir violé le secret professionnel. L'audience a été repoussée au 7 ajnvier 2011, suite à la demande de renvoi pour raisons médicales de son avocate Maître Dubreuil.
Il est reproché à la jeune femme, alors secrétaire administrative dans le service de pointe de contrôle de l'immigration, d'avoir envoyé par courriel à un journaliste plusieurs fichiers confidentiels : une note interne relative au plan Vigipirate mis en place à l'aéroport d'Orly, un document sur le dispositif de sécurité mis en place lors d'une visite du président américain Barack Obama, ou encore un autre portant sur le rétablissement des mesures de non-admission à l'encontre des étrangers soumis à visa consulaire. La policière pensait que ses envois ne portaient “
préjudice à personne” et le journaliste concerné lui aurait même reproché d'envoyer “
des trucs qui ne lui servent à rien”.
Sihem Souid, qui a reconnu les faits, estime que ces poursuites sont des “
représailles” à son livre
Omerta dans la police, qui porte une longue série de graves accusations contre une “
minorité” de policiers chargés du contrôle de l'immigration à la PAF. Celles-ci seraient motivées par son “
combat pour une police respectueuse du droit”.
“Quand la date de publication de mon livre a été annoncée au 14 octobre, j'ai reçu une convocation par le tribunal correctionnel pour le 15 octobre. La manoeuvre est énorme”, a-t-elle précisé à l'AFP.
Après avoir nié, Sihem Souid, aujourd'hui adjointe administrative à la préfecture de police de Paris, a reconnu les faits lors d'une audition par la police des polices, en juin dernier, selon une source proche de l'enquête.