Librairie ambulante

Fort de son succès et de ses 25 000 euros de chiffre d’affaires dégagés en 2017 (1), Michel Vézina a relancé, le 25 janvier, son Buvard sur les routes françaises. La librairie itinérante consacrée à la littérature contemporaine québécoise a inauguré sa tournée en s’installant à Martigues. Sillonnant les environs de Marseille jusqu’au 3 février, elle visitera ensuite l’Ariège, puis remontera dans le Gard, et poursuivra sa route vers Bourg-en-Bresse et l’Ain autour du 20 février. Suivront l’Isère, Lyon, la Gironde, Paris, la Bretagne, le nord de la France et la Belgique, avant de terminer fin mai par la Drôme et l’Ardèche. "En 2017, nous avions manqué de temps pour satisfaire toutes les demandes reçues, j’ai donc décidé cette année de rester quatre mois", précise Michel Vézina, qui reprendra le 6 juin le chemin de son Salon, un pub-librairie qu’il a ouvert en janvier 2015 dans une commune rurale de l’est du Québec.

Le libraire a aussi doublé son assortiment pour le porter à 1 200 titres et 3 000 volumes. Une petite offre d’occasion complète les livres neufs afin de "présenter de la poésie, un courant très actif au Québec, et de fouiller un peu plus loin dans le passé de la littérature québécoise. Cet élan et cette ferveur littéraires ne sont pas les fruits d’une génération spontanée. On trouve chez la génération précédente les racines de cette quête", plaide Michel Vézina. Pour raconter ce dynamisme, pas moins de 25 rencontres et conférences, notamment auprès d’étudiants et de jeunes doctorants ainsi que dans les médiathèques, ponctuent le parcours de la librairie, préparées en amont grâce au travail de l’association Le Buvard, qui prend aussi en charge toute la partie juridique et administrative de la tournée.

Tout en voulant montrer que "la littérature québécoise contemporaine vaut la peine d’être connue", Michel Vézina est aussi porté par la certitude qu’"elle n’est pas qu’un phénomène urbain. Or l’accès au livre, québécois d’autant plus, reste difficile pour les non-citadins et les régions rurales." Persuadé que le modèle de librairie itinérante représente une solution adaptée à cette problématique, il finira d’ailleurs sa tournée par un compagnonnage avec une autre librairie ambulante, le Mokiroule de l’Ardéchoise Pascale Girard. Cécile Charonnat

(1) Voir LH 1146 du 20.10.17, p. 24-25

02.02 2018

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