Le colombien Norma a annoncé début septembre la cessation de son activité éditoriale littéraire. Dans un communiqué de presse, sa présidente, Gladys Helena Regalado Santamaria, a expliqué que le groupe avait décidé de “devenir le leader latino-américain sur le marché des produits et services dédiés aux acteurs de l'éducation, et de se retirer de manière progressive des secteurs n'ayant pas de lien direct avec ce marché, soit la littérature pour adultes, la non-fiction, les livres de poche et les ouvrages de développement personnel”.
Norma va désormais focaliser ses efforts sur la littérature jeunesse, les licences (Disney et Gerencia), les livres scolaires, les dictionnaires, les produits éducatifs et la papeterie.
Le groupe, qui détient notamment les droits de l'oeuvre de Gabriel García Márquez pour l'Amérique Latine et publie des auteurs comme Adolfo Bioy Casares ou Santiago Gamboa, a précisé que les livres de son catalogue seront distribués et vendus jusqu'à décembre 2012, et que, jusque-là, le calendrier des parutions était maintenu.
L'opération va laisser des centaines d'auteurs sans éditeurs, et les cessions de droits vont se faire “au cas par cas et progressivement”, a détaillé le groupe.
La nouvelle a déclenché de vives réactions dans le monde du livre : “C'est la fin de la dernière grande maison d'édition latino-américaine d'origine nationale, et cette fermeture laisse orphelins une quantité d'écrivains de toute l'Amérique latine qui ont cru en son projet. Quelques-uns des meilleurs éditeurs vont également se retrouver à la rue, comme Gabriel Iriarte en Colombie, Pere Sureda en Espagne ou Sergio Gomez au Chili”, a regretté l'écrivain colombien Santiago Gamboa, dans une lettre publiée sur le Web.
Présent dans 14 pays (Espagne, Colombie, Argentine, Brésil, Chili, Costa Rica, Equateur, Salvador, Guatemala, Mexique, Panama, Pérou, Puerto Rico et Venezuela), le groupe Norma, détenu par Carvajal, est divisé en deux branches : Norma éducation et Norma livres (qui regroupe notamment les maisons d'édition Kapelusz, Farben, Parramon, Granica et Bacqva).
En 2009, Norma avait annoncé vouloir se mettre au niveau des grands groupes éditoriaux comme Planeta, Santillana et Random House Mondadori. Mais depuis le début de l'année, le groupe Carvajal avait lancé un vaste plan de restructuration gobal : connu depuis sa création en 1960 sous le nom Editorial Norma, les éditions avait été renommées Carvajal Education en février.