5 JANVIER - RÉCIT France

Le nouvel opus de Philippe Mezescaze démarre et se clôt par un voyage. L'écrivain se trouve dans un autobus à Adama - l'autre nom de Nazret, en Ethiopie - lorsqu'il aperçoit, "gisant sur le bas-côté, un jeune homme nu" et blessé. Les policiers locaux donnent dans la rapine, détroussent les passagers, mais prennent soin de laisser tranquilles les touristes. L'auteur de L'impureté d'Irène (Arléa 1987, repris en Arléa Poche) ne chemine pas seul. Mais voilà que ledit compagnon souffre et qu'il semble atteint d'une infection grave.

Rentré à Paris, il sera admis à l'hôpital, placé dans le coma, avant de reprendre peu à peu le dessus. Jeté dans la tourmente et l'incertitude, son ami en profite pour croquer le portrait d'un homme aux origines lituaniennes, né dans une tribu dont il s'est affranchi. On découvre alors un garçon de 7 ans qui se prenait pour le jeune maharaja de Jinapur et rêvait de voler. On croise ainsi le peintre Edouard Mac'Avoy et le pape Jean XXIII, saisi à une époque où il s'appelait encore Angelo Roncalli. Plus loin, des soldats armés apparaissent à Aden. Avant que la douceur de la Grèce et du Laos ne fasse baisser la tension.

Beau texte sur la menace et la précarité du bonheur, A nos corps exaucés est un livre d'images et de sensations que l'écriture de Mezescaze restitue avec finesse.

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