Ah ! Mes petits chatons, j’ai bien honte de vous avoir délaissé lundi dernier. Et autant vous le dire tout de suite : je ne pourrais pas rédiger de blog lundi prochain. Alors je coupe la poire de la semaine en deux, et ce vendredi, j’écris deux lundis. Etrange concept, j’admets. Mais puisque tout le monde dit tout le temps « qu’il n’y a plus de saisons », je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas dire « qu’il n’y a plus de jours ». Pourquoi ce vendredi ne serait-il pas un peu un lundi ? Et ce n’est pas si fou que ça : certains jours, le vendredi a une tête de lundi. Ca se voit vraiment que ce n’est pas un salarié qui vous parle. Enfin si, je suis un salarié du vide. Cette semaine, je fus bousculé par des impératifs (tentative de justification). Et notamment les ultimes moments passés à corriger les épreuves de mon futur chef d’œuvre. Jusqu’à la dernière seconde, j’ai relu mon roman, à m’en dégoûter presque. Enfin non ! Je ne me dégoûte pas de ce que j’écris, voyons. Je me suis enivré tant que j’ai pu. J’ai beaucoup hésité à rajouter des virgules, ou des points virgule. Virgule ou point-virgule, that is the question. Et tout ça est bien ridicule : que peut bien compter une virgule dans un océan de 700 romans à la rentrée littéraire ? Souvent, pendant ces moments de relecture, j’ai été frappé par la vacuité d’une telle entreprise. Quand je vois le programme des maisons d’éditions, je me demande surtout qui ne publie pas. Un jour, je suis certain qu’un écrivain sera l’événement de la rentrée littéraire juste parce qu’il ne publie pas. Prix Goncourt du meilleur roman non publié. Je sais que, depuis le premier paragraphe de ce blog, le suspens est insoutenable : mais pourquoi donc ne vais-je pas pouvoir rédiger mon blog lundi prochain ? En fait, je pars en Israël pour la première fois de ma vie. Je suis vraiment heureux de ce voyage, surtout pour aller au Mur des Lamentations : vous ne pouvez pas imaginer mon bonheur, je vais enfin pouvoir me lamenter quelque part. Souvent, je me lamente un peu partout ; je suis un SDF de la lamentation. Alors là, quel bonheur de pouvoir un peu poser mes valises de drame (ceci est uniquement de l’humour). Je suis invité en compagnie d’une délégation d’écrivains, à l’initiative de Karine Tuil. Pendant une semaine, nous allons rencontrer des auteurs et intellectuels palestiniens et israéliens. Accessoirement, nous allons aussi tenter de rester vivants. Tout le monde me met en garde ! Et moi qui n’avais pas du tout peur de ce voyage, me voilà commençant à réaliser le risque. Mon ami Serge Joncour vient de m’envoyer un texto : « tu as prévu quelle couleur pour ton gilet pare-balles ? ». Tu parles d’un ami. J’espère que tout va bien se passer. Enfin, je dis ça surtout pour vous. Que feriez-vous sans se blog ?
17.10 2013

Auteur du blog

Les dernières
actualités