Nous avons tous la haine du pilon. Le pilon, marque de l’échec. Image inversée du trop plein. Un goût de gâchis. L’abondance sans la générosité. Envoyer une partie de ce trop-plein dans des pays où le livre manque, sans trop de scrupules quant à l’idée de donner ce dont on ne veut pas, et dans l’indifférence quant aux conditions de la réception et aux besoins de ceux qui reçoivent ? C’est à l’exact inverse que se propose de travailler l’association Bibliothèques Sans Frontières depuis deux ans. L’objectif est de promouvoir l’accès à la lecture et à l’information dans le monde en développement et les zones défavorisées en France et aux États-Unis. Cette initiative part de l’identification de demandes, telle la constitution d’un fonds sur la mondialisation. Des programmes de promotion et de préservation des savoirs locaux et des archives sont soutenus par l’association, au Congo par exemple. En Afrique, l’urgence est aussi –et surtout - au soutien à l’éducation formelle et informelle. Au Sénégal , l’accent est mis sur la formation des bibliothécaires et le développement des collections de recherche des universités. Au Niger, il s’agit de créer des bibliothèques dans des écoles ; à Madagascar, les livres sont destinés à la création  d’espaces de lecture au sein de centres de réinsertion pour enfants. On retrouve la même volonté de promouvoir la lecture au Cameroun, mais aussi en France, avec la création d’espaces de bibliothèques dans les Centres d’accueil de demandeurs  d’asile. Il faut aussi mentionner la création d’un réseau de 200 bibliothèques de lycées en Haïti dans le cadre d’un programme multiannuel portant sur 300 000 ouvrages. Belle initiative, qui a besoin de dons de livres (et d’argent pour payer notamment le transport des ouvrages) et de 300 adhérents afin d’accéder au statut d’association reconnue d’utilité publique.  
15.10 2013

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