Après avoir été taxé de sexisme, le Festival, représenté par son délégué général Franck Bondoux, avait d'abord choisi de compléter la première liste publiée le 5 janvier en ajoutant des auteures. Sans avoir pu arrêter le déferlement de critiques et les désistements en chaîne des auteurs nommés pour le Grand Prix, à l'instar de Riad Sattouf, Joann Sfar ou Milo Manara, le FIBD espère dorénavant, grâce à la suppression de toute liste, que "le processus d’évolution en cours de féminisation de la création dans le domaine de la bande dessinée trouvera, au moment que les auteur.e.s eux/elles-mêmes jugeront opportun, une forme de reconnaissance via ce Grand Prix".
Le Festival entend réaffirmer son soutien à la création féminine, qu'il fait exister dans la Sélection officielle qui désigne notamment le Prix du meilleur album de l'année (le Fauve d'or), et à travers les débats qu'il organise sur ce thème.
Des centaines de femmes entrent dans la compétition
L'ensemble des auteurs professionnels de bande dessinée représente environ 3 000 personnes à l'international. Si on se limite à l'Europe, les auteurs de BD francophone étaient exactement 1 399 en 2015, dont 173 femmes, selon le rapport du secrétaire général de l'Association des critiques de bande dessinée, Gilles Ratier. Ce sont donc potentiellement des centaines de femmes qui sont à présent éligibles au Grand Prix d'Angoulême, contre zéro il y a deux jours, lors de la publication de la liste des 30 hommes.
La désignation du lauréat se déroulera en deux tours. Au cours du premier, les auteurs professionnels seront invités à écrire le nom de celui ou celle qu'ils souhaitent plébisciter, sans liste fournie, sur une nouvelle page du site internet du Festival en train d'être mise en place. Au second tour, émergeront trois finalistes, parmi lesquels les auteurs choisiront de nouveau par vote le grand gagnant 2016.